La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, a annoncé, hier, le lancement, dans le courant de l'année en cours, du développement du gisement gazier du Touat et ce, conjointement avec le groupe français GDF Suez. Pour ce qui est de la mise en production, elle est prévue pour 2013. En effet, selon un communiqué de la compagnie nationale, l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a approuvé le plan de développement du permis gazier de Touat, après une campagne d'exploration et d'appréciation entamée en 2003 et au cours de laquelle 7 puits ont été forés. Les réserves du gisement du Touat, sont évaluées à 445 millions de barils équivalent pétrole (bep) et GDF Suez a indiqué que sa part des réserves s'élevaient à 110 millions de bep. En régime de croisière, le gisement devrait produire environ 4,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel commercialisable par an. Le développement du gisement du Touat représente, par ailleurs, un investissement de 1,5 milliard de dollars pour GDF Suez, a précisé M. Jean-Marie Dauger, directeur général adjoint en charge de la branche Global Gaz & GNL du groupe français, au quotidien français Le Point. Le plateau de production devrait durer au moins huit ans et demi et la production devrait se prolonger jusqu'en 2030-2033, a-t-il ajouté. Sonatrach et GDF Suez opéreront conjointement sur le projet du Touat qui prévoit le développement de dix gisements sur une zone d'une superficie de 3 000 km², avec le forage d'une quarantaine de puits de production. "C'est un projet majeur pour GDF Suez car c'est la première fois que le groupe va produire du gaz en Algérie (...), cela va être le deuxième gisement algérien par sa taille dans les années à venir après celui de In Salah", a souligné Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez. "C'est un nouveau palier de notre développement dans l'exploration-production", a-t-il ajouté. Le projet comprend également la construction d'installations de collecte et de traitement du gaz ainsi que le raccordement au gazoduc, dont Sonatrach prévoit la construction pour relier les gisements du Sud-Ouest algérien à Hassi R'mel. Un accord de commercialisation confie à la compagnie nationale la vente de la totalité du gaz produit, a indiqué le communiqué. L'Algérie est, pour rappel, l'un des principaux fournisseurs à long terme de GDF Suez qui est le plus important acheteur de GNL de Sonatrach. Sur ce point, il convient de signaler que 11% des approvisionnements à long terme en gaz du groupe français provenaient de l'Algérie. Il est clair que l'Algérie, à l'heure actuelle, compte jouer la carte du gaz. Elle veut faire progresser ses exportations de gaz de 30 % d'ici à cinq ans pour atteindre un volume de 85 milliards de mètres cubes par an. Dès 2014-2015, les volumes de gaz naturel exportés par l'Algérie devraient ainsi théoriquement se répartir selon un ratio de 65-35. Les premiers seront fournis dans le cadre de contrats de long terme classiques, tandis que les seconds seront destinés à alimenter des marchés spot régionaux. Pour atteindre ces objectifs, Sonatrach a lancé la réalisation de deux trains de liquéfaction de gaz naturel sur les sites côtiers de Skikda et Arzew. Cette hausse des exportations envisagée s'arc-boute également sur la mise en service des gazoducs vers l'Espagne (Medgaz) et vers l'Italie (Galsi) qui seront réceptionnés au cours de l'année prochaine. Ils seront respectivement dotés d'une capacité de 8 et 10 milliards de mètres cubes par an. Par ailleurs, plusieurs extensions de capacités de production sont en cours d'étude. Il s'agit plus précisément de trois grands projets gaziers de Timimoun, Reggane ainsi que celui du Touat. Ces derniers pourraient ajouter environ 10 milliards de mètres cubes par an de volumes supplémentaires d'ici à 2013. Hamid M.