La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe énergétique français GDF-Suez viennent de créer le groupement Touatgaz pour l'exploitation du champ gazier de Touat près d'Adrar. C'est en juillet 2009 que l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a approuvé le plan de développement du permis gazier de Touat, après une campagne d'exploration et d'appréciation entamée en 2003 et au cours de laquelle 7 puits ont été forés. GDF-Suez et Sonatrach avaient indiqué en juillet 2009 que la mise en production du champ gazier de Touat en Algérie, près de la ville d'Adrar était prévue pour 2013. Le projet représente un investissement de 1,5 milliard de dollars pour GDF-Suez, selon Jean-François Cirelli, le vice-président du géant gazier français. GDF-Suez a déjà dépensé un peu plus de 100 millions de dollars en frais d'exploration. Pour ce qui est de la mise en production, elle est prévue pour 2013. Les réserves du gisement du Touat, sont évaluées à 445 millions de barils équivalent pétrole (bep) et GDF-Suez a indiqué que sa part des réserves s'élevaient à 110 millions de bep. En régime de croisière, le gisement devrait produire environ 4,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel commercialisable par an. Le développement du gisement du Touat représente, par ailleurs, un investissement de 1,5 milliard de dollars pour GDF- Suez. Le plateau de production devrait durer au moins huit ans et demi et la production devrait se prolonger jusqu'en 2030-2033. Sonatrach et GDF-Suez opéreront conjointement sur le projet du Touat qui prévoit le développement de dix gisements sur une zone d'une superficie de 3 000 km⊃2;, avec le forage d'une quarantaine de puits de production. Le projet comprend également la construction d'installations de collecte et de traitement du gaz ainsi que le raccordement au gazoduc, dont Sonatrach prévoit la construction pour relier les gisements du sud-ouest algérien à Hassi R'mel. Un accord de commercialisation confie à la compagnie nationale la vente de la totalité du gaz produit. L'Algérie est, pour rappel, l'un des principaux fournisseurs à long terme de GDF-Suez qui est le plus important acheteur de GNL de Sonatrach. Sur ce point, il convient de signaler que 11% des approvisionnements à long terme en gaz du groupe français provenaient de l'Algérie. Il est clair que l'Algérie, à l'heure actuelle, compte jouer la carte du gaz. Elle veut faire progresser ses exportations de gaz de 30 % d'ici à cinq ans pour atteindre un volume de 85 milliards de mètres cubes par an. Pour atteindre ces objectifs, Sonatrach a lancé la réalisation de deux trains de liquéfaction de gaz naturel sur les sites côtiers de Skikda et Arzew. Cette hausse des exportations envisagée s'axe également sur la mise en service des gazoducs vers l'Espagne (Medgaz) et vers l'Italie (Galsi) qui seront réceptionnés au cours de l'année prochaine. Ils seront respectivement dotés d'une capacité de 8 et 10 milliards de mètres cubes par an. Par ailleurs, plusieurs extensions de capacités de production sont en cours d'étude. Il s'agit plus précisément de trois grands projets gaziers de Timimoun, Reggane ainsi que celui du Touat. Ces derniers pourraient ajouter environ 10 milliards de mètres cubes par an de volumes supplémentaires d'ici à 2013.