Les professionnels du secteur céréalier des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) sont réunis depuis vendredi à Tunis pour rechercher les moyens de coordonner leurs systèmes d'importation de céréales et d'atténuer leur dépendance vis-à-vis de l'étranger. Regroupés dans le cadre d'une conférence sur le thème "l'évaluation des systèmes en vigueur en matière d'importation et d'industrie des céréales et des semences dans les pays de l'UMA", les participants examinent les moyens d'harmoniser leurs systèmes d'importation et de passation des marchés, de favoriser la production de semences adaptées à la région, d'échanger les expertises et compétences scientifiques et de dynamiser la coopération intermaghrébine dans le domaine. Considéré comme l'un des plus grands importateurs de céréales au monde, avec une moyenne annuelle avoisinant les 7.000.000 de tonnes, dont une large proportion de blé tendre, le Maghreb se voit obligé de repenser sa politique de production, de stockage, de transformation et de commercialisation de céréales et semences, dans un premier but, stratégique, d'assurer son autosuffisance, au vu de ses besoins contraignants, et de l'élévation des cours des céréales sur le marché international, boostés notamment par l'expansion de plus en plus prononcée de leur utilisation pour les biocarburants. Ainsi, l'on citera, comme exemple tout à fait éloquent de la situation, celui des Etats- Unis, le plus gros producteur de céréales, où naissent en moyenne chaque mois 11 entités de production de biocarburants, pour démontrer la complexité et les évolutions qu'est appelé à connaître le secteur à l'échelle mondiale. Pour cela, et entre autres raisons, notamment celles d'éviter que l'importation de céréales ne se transforme en arme de pression encore plus dangereuse, les participants sont unanimes à souligner l'intérêt d'asseoir une coopération régionale plus dense et une complémentarité d'action dans ce secteur vital et stratégique, au regard des besoins croissants en la matière et des niveaux"encore faibles" de production céréalière dans les contrées maghrébines. Il s'agira aussi, estime-t-on, de se constituer en entités économiques soudées dans un contexte mondialisé, fortement concurrentiel, avec, en perspective toute proche, la création, à horizon 2010, d'une zone de libre échange euro- méditerranéenne qui concerne directement le Maghreb. De ce fait, les participants, représentant, notamment les organismes professionnels des céréales et légumes secs, présentent, durant les deux journées de travaux, les expériences de leur pays respectif en matière de politique d'importation, de stockage, de transformation et de commercialisation de produits céréaliers et semences, ainsi que leur politique de soutien à l'agriculture. C'est pour cela que le représentant de l'office inter-professionnel des céréales (OAIC), a exposé l'expérience algérienne en matière d'importation des céréales. Il en a, à ce titre, expliqué le processus, au plan aussi bien réglementaire soumis au code des marchés publics, et technique s'appuyant sur un cahier des charges "assez rigoureux" fixant les spécifications techniques du blé à importer, que commercial (appels d'offres, choix des partenaires, etc) ou des contrôles systématiques des poids et qualités, aux embarquements et débarquements. Par ailleurs, la rencontre, présidée par le ministre tunisien de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, M. Habib Haddad et à laquelle a pris part un représentant du secrétariat général de l'UMA, est organisée en application des recommandations du comité ministériel maghrébin réuni, fin juin 2006, à Tripoli, a-t-on indiqué.