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Réunion aujourd'hui au Caire de dix ministres arabes des Affaires étrangères Le projet d'union pour la Méditerranée a été présenté sans leur consultation
Les chefs de la diplomatie de dix pays arabes qui constituent l'écrasante majorité (dix sur douze) sur la rive sud de la Méditerranée tiendront aujourd'hui une réunion au Caire pour dégager une vision arabe commune autour du projet de l'«union pour la Méditerranée» fusionné avec le processus de Barcelone afin de renforcer la coopération entre les deux rives du Bassin méditerranéen. La réunion examinera, selon des déclarations de presse citant des sources du ministère égyptien des Affaires étrangères, les propositions formulées en matière de coopération dans le cadre de l'union pour la Méditerranée. Il s'agira également d'échanger les points de vue en ce qui concerne la thèse française relative à la coopération régionale à la lumière des difficultés rencontrées par le processus de Barcelone. Outre l'Egypte, prendront part à cette réunion l'Algérie, la Tunisie, la Libye, la Jordanie, l'Autorité palestinienne, le Maroc, la Syrie, le Liban et la Mauritanie. Cette réunion intervient après la présentation, mardi dernier à Bruxelles, de la vision de la Commission européenne et l'invitation du président Sarkozy à tenir un sommet le 13 juillet à Paris pour la création de l'union. La Commission européenne a, en effet, présenté mardi une architecture (structures et fonctionnement, et premiers projets fondateurs) du projet d'organisation du «Processus de Barcelone : union pour la Méditerranée» (UPM), mais sans véritable consultation des pays arabes du sud de la Méditerranée, excepté quelques réunions à un niveau subalterne (ambassadeurs, fonctionnaires). Il n'empêche que la commissaire européenne avait déclaré que les pays du sud de la Méditerranée ont été «écoutés» et les discussions «se poursuivront avec eux». Même si des consultations sont engagées dans les jours à venir au niveau politique avec ces pays, il sera difficile de présenter un point de vue commun avant le 20 juin prochain, date du sommet de l'UE qui devrait avaliser ou rectifier les propositions de l'exécutif européen. Une vingtaine de jours seulement seront nécessaires avant le sommet du 13 juillet à Paris pour s'entendre sur la gouvernance de l'UPM, l'implantation de ses structures, leur composition et prérogatives ainsi que les premiers projets prioritaires proposés par la commission. Les pays arabes de la rive sud ne se sont pas, pour leur part, concertés collectivement sur ces propositions au niveau politique requis, et ont mené des consultations individuelles avec les émissaires européens, notamment français. Pour un diplomate arabe, le projet «manque de souffle politique» qui détermine un cap, des principes et des objectifs communs de base. On risque à nouveau d'avoir à «approuver de bon ou mauvais gré une nouvelle stratégie européenne qui aurait dû rester au mieux euro-méditerranéenne». Il reste à espérer que «les pays arabes parlent d'une même voix pour parvenir à équilibrer les structures et prérogatives des instances de l'UPM et ses objectifs concrets puisqu'il est question de fonder l'UPM sur des projets concrets», ajoute-t-il, désabusé. A noter que le processus de Barcelone : union pour la Méditerranée» sera doté, si les propositions de la Commission européenne sont adoptées par le sommet de l'UE de juin prochain, d'une coprésidence de deux ans composée du président en exercice de l'UE et d'un chef d'Etat du sud de la Méditerranée désigné par ses pairs, d'un secrétariat «léger» chargé de la mise en œuvre des projets et d'un comité permanent conjoint. Ce projet sera ouvert, en outre, aux pays membres de l'UE, aux pays du sud de la Méditerranée, ainsi qu'aux trois pays observateurs du processus de Barcelone (Mauritanie, Libye et Albanie). Il se propose d'inclure également la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco, exclus jusqu'à présent. La commission a retenu quatre projets qui seront soumis au sommet de Paris le 13 juillet prochain. Il s'agit de la dépollution de la Méditerranée, des «autoroutes de la mer» reliant les différents ports méditerranéens et les infrastructures routières notamment ceux des Etats d'Afrique du Nord, d'une centrale d'énergie solaire, qui servira aussi à l'alimentation des usines de dessalement de l'eau de mer, et de la Protection civile. A. R.