Que faudrait-il retenir de la première année d'existence de l'Union pour la Méditerranée ? Un projet sur lequel est fondé un réel espoir du côté de la rive nord, notamment français, pour donner un second souffle au rapprochement entre les deux parties et sortir le processus de Barcelone de l'ornière. Le président français, pour rappel, a fait de ce projet son credo, arrivant même à réunir un large consensus sur la nécessité d'un tel partenariat et faire adhérer les plus réticents. Mais l'élan inculqué à l'UPM s'est vite estompé après la dernière guerre contre Ghaza, déclenchée par l'armée israélienne. Bon nombre de pays arabes dont l'Algérie ont vivement condamné ces agressions qui n'étaient pas sans conséquences. Une certaine léthargie a frappé l'UPM, qui a duré des mois, s'ajoutant ainsi aux difficultés de lancement réel. Il aura fallu attendre la fin de la guerre contre Ghaza pour renouer le contact entre les pays membres sur ce projet. Les réunions de haut niveau ont permis un dégel mais non sans maintenir les exigences des pays de la rive sud qui veulent être des acteurs dans ce processus. Un point nodal réitéré au demeurant lors du premier sommet tenu à Paris le 13 juillet 2008 sanctionné, notamment, par une coprésidence française et égyptienne. Dès lors, la paix dans la région méditerranéenne est l'un des objectifs phares de l'UPM. Un objectif loin d'être acquis après qu'Israël eu affirmé et confirmé son intention de continuer sa politique de colonisation et de destruction de l'identité palestinienne à travers le maintien des projets de construction des colonies. Quant aux projets définis dans les domaines des transports et de l'environnement pour matérialiser ce dialogue euro-méditerranéen, ils sont certes passés du stade de la réflexion à celui de réalisation, mais le rythme reste en deçà des espérances. Un plan solaire sur le pourtour méditerranéen, prévoyant la création de 130 centrales à l'horizon 2020, est l'un des projets ambitieux. Reste bien évidemment à définir les financements, un volet sur lequel des discussions sont toujours en cours."Une union de projets concrets" a été mise sur pied pour aboutir "à un projet d'union à plus long terme", a résumé Dominique Baudis, président de l'Institut du monde arabe, lors d'un récent colloque organisé à Paris par la Fondation pour l'innovation politique. Pour ce même expert, " le processus politique a marqué le pas mais Barack Obama cherche à faire bouger les lignes pour la paix au Proche-Orient ". Ceci devrait permettre " la reprise du processus politique à l'UPM ", ajoute-t-il. Deux réunions ministérielles viennent confirmer cette intention de relancer l'UPM. La première a été organisée à Paris au niveau ministériel, fin juin, sur le développement durable sur quatre thématiques: l'eau, les transports, l'énergie et le développement urbain durable. Autre réunion et pas des moindres, le 7 juillet qui a vu réunir les ministres des Finances de l'UPM, tout comme un comité des hauts représentants des 43 membres européens, méditerranéens et arabes. Une floraison de réunions et six ministérielles, dont une des ministres des Affaires étrangères, devraient se tenir d'ici la fin d'année. Mais le vrai bilan, ce sera "'UPM deux ans après", fait valoir Gilles Mentré, conseiller auprès de la présidence française. Un sommet se tiendra en juillet 2010 "et c'est là qu'il faudra rendre des comptes". L'UPM n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière et sa relance dépend en premier du règlement des questions politiques. Abdelghani M.