Lorsqu'on fait valoir pour avancer nos propres revendications dans le cadre d'une renégociation de notre accord d'association avec l'Union européenne, que nous représentons un marché d'importations de 51 milliards de dollars, cela signifierait il que nous proposons que l'on nous approche sous l'angle de notre capacité à continuer à agir en tant que d'excellents clients ? Il est évident que nous sommes pour le moment d'excellents clients et nous continuerons à nous présenter ainsi tant que nous n'arrivons pas à produire en substitution aux importations pour diminuer le volume de celles-ci. Cela sera plus grave encore si nous ne réussissons pas à rentabiliser ce qu'on appelle notre nouvelle stratégie industrielle et qui tarde à voir le jour. Elle est annoncée depuis au moins deux années et pour le moment rien n'est encore visible. Notre capacité à être également de bons clients repose sur les cours du baril de pétrole, une ressource non renouvelable en plus. Normalement, ce sont les pays industrialisés et leurs firmes qui doivent oeuvrer sur le plan international, stabiliser les cours du baril de pétrole à un niveau où ils n'auront pas à tuer la poule aux heures d'or que représentent les pays producteurs de pétrole qui renvoient les dollars aux pays industrialisés par les importations et les dépôts en banques. D'autre part, compte tenu qu'en l'absence de substitution aux importations dans une marge appréciable, les consommateurs algériens achètent massivement des produits importés, et ce grâce aux revenus du pétrole, car la disponibilité des produits extérieurs est financée par les devises (les voitures par exemple), l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages profite plus aux importations, c'est-à-dire aux pays fournisseurs qu'au secteur de production national, à savoir le secteur public et le secteur privé national. La question se pose de savoir ce qui pourrait changer avec la renégociation de l'accord d'association avec l'Union européenne. n.b