Un nouveau mécanisme de financement vient soutenir le commerce en Afrique. Lancé à l'initiative de la Banque africaine de développement (BAD), celui-ci a pour objectif de maintenir la croissance du commerce dans le continent noir. Cette initiative, qui fait suite à celle prise en mars 2009, ambitionne de répondre à une partie des problèmes induits par la crise financière mondiale laquelle a entraîné une baisse prononcée du volume du commerce mondial à 13 %, selon les prévisions de l'OCDE. La principale conséquence de cette situation est le ralentissement de la demande, la chute des prix et la raréfaction des capitaux. La première grave conséquence sera la réduction drastique des marges. La croissance du PIB dans les pays importateurs de produits africains a chuté passant de 12% par an en 2004 à -6% en 2009. C'est dans ce difficile contexte pour le commerce mondial que la BAD a décidé de s'engager à financer le commerce en mettant en place en étroite collaboration avec les partenaires au développement notamment la SFI la facilité de soutien au commerce. Le Programme global de liquidité pour le commerce extérieur (GTLP) est donc une initiative de collaboration unique entre les institutions de financement du développement (IFD) et les gouvernements donateurs (désignés collectivement les " participants ") dans le cadre des interventions d'urgence en vue de mobiliser rapidement des financements pour soutenir le financement du commerce dans les pays en développement en général et en Afrique en particulier. La BAD, en tant que principal participant régional africain, propose d'investir dans un premier temps jusqu'à 500 millions d'USD dans le cadre du GTLP en vue de promouvoir le commerce en Afrique. Bien que le GTLP soit une plateforme mondiale de financement du commerce, la contribution de la BAD servira exclusivement à financer des pools admissibles d'opérations africaines de financement du commerce (opérations commerciales prenant naissance et/ou se dénouant dans un pays africain). Au niveau opérationnel, les modalités opérationnelles du GTLP sont semblables à une délégation de crédit basée sur le partage de risques. Dans le cadre du GTLP, la Banque et les autres participants délégueront des pouvoirs opérationnels de décision déterminés au mandataire, en l'occurrence la SFI. Cependant, même si la SFI sera chargée de la plupart des aspects opérationnels du GTLP pour le compte des participants, la Banque jouera néanmoins un rôle opérationnel en soutenant, au départ, les banques utilisatrices (BU) qui auront accès au Programme. La BAD suivra aussi les activités de la SFI en tant que mandataire afin de garantir le respect des termes et conditions spécifiés dans les accords du GTLP. L'initiative permettra de mobiliser jusqu'à 5 milliards dollars US, qui seront injectés à travers un réseau de banques africaines et qui serviront à financer des opérations d'import et export dans les pays africains, principalement, et entre ces pays et d'autres économies émergentes. Jean Philippe Prosper, directeur Afrique de l'Est et Australe de la SFI déclare à ce sujet que Ce n'était pas un hasard s'il avait été décidé de lancer cette importante initiative, au moment même ou s'ouvrait le sommet du G20 à Londres et où les questions de relance d'un commerce mondial en pleine contraction auraient occupé une partie de l'agenda. Notons que la Standard Bank pourrait être la première banque africaine à devenir membre du Global Trade Liquidity Programme et bénéficier à ce titre d'un financement de 400 millions de dollars US pour aider à renforcer et à redynamiser le commerce en Afrique subsaharienne. Isma B.