Grâce aux semences de qualité, certains pays d'Afrique, à l'image du Bénin, deviendraient autosuffisants et pourraient même exporter les excédents de leur production. Pour ne citer que le Bénin, ce pays deviendra-t-il un jour autosuffisant en riz ? Les experts de la FAO le prédisent et ils vont même plus loin en affirmant qu'un jour prochain - probablement à l'horizon 2011 - ce pays d'Afrique de l'Ouest exportera les excédents de sa production rizicole. En fait, c'est grâce à une stratégie d'intensification de la production et de la commercialisation des semences de riz de qualité que le "miracle" est attendu. Dans le cadre de cette campagne, un projet FAO au coût d'un demi, million de dollars, aidera le Bénin, à partir de septembre 2009, à atteindre un objectif ambitieux: produire 300 000 tonnes de riz - soit plus du double de la production actuelle - à l'horizon 2011. Et pour cela, il faudra produire annuellement plus de 2 200 tonnes de semences de riz de qualité. L'intensification de la production nationale de riz s'imposait dans le contexte international de hausse des prix des denrées alimentaires. Et ce d'autant plus qu'au Bénin, comme dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, la production de riz est loin de satisfaire la demande qui ne cesse d'augmenter. Selon les chiffres de la FAO , les importations de riz en Afrique de l'Ouest ont atteint 6 millions de tonnes en 2001 et les projections montrent que cette quantité sera de 11 millions de tonnes en 2010. Pour réduire la facture des importations de riz du Bénin (près de 240 000 tonnes en 2004, selon les derniers chiffres officiels disponibles), il fallait exploiter au mieux les potentialités rizicoles du pays. Selon les experts de la FAO , celles-ci lui permettraient non seulement de satisfaire les besoins de la consommation locale mais aussi d'exporter les excédents vers les marchés sous-régionaux et régionaux. Toujours selon les experts, si le Bénin exploitait tout son potentiel en production de riz, le gain net qui en dériverait serait de plus de 55 millions de dollars. Car ce pays n'exploite que 8 % de cette potentialité alors qu'il dispose de plus de 322 000 hectares de terres rizicultivables dont 205 000 hectares de bas-fonds et 117 000 hectares de plaines inondables. Le riz est donc l'une des plus importantes filières retenues comme prioritaires dans le plan de relance du secteur agricole. Et le projet de la FAO , qui encourage la production de semences de qualité tout en facilitant l'accès des paysans à ces semences, vient consolider les efforts déployés par le gouvernement du Bénin qui s'est fixé comme objectif prioritaire la réduction des importations de riz A moyen terme, l'augmentation de la production de semences de riz de qualité devrait accroître la production annuelle de riz pour une couverture des besoins à 70 %. En outre, cela améliorera le statut social des producteurs grâce à l'accroissement de leurs revenus et rendra compétitif le riz produit localement. Enfin, cerise sur le gâteau, l'Association de développement du riz en Afrique de l'Ouest (Adrao) certifie que la teneur en protéine du riz obtenu avec des semences de qualité, notamment la variété Nerica est très forte comparée aux variétés de riz traditionnelles. Dalila B.