Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a examiné, mercredi à Alger, avec le ministre espagnol de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, M. Miguel Sebastien Gascon, "les relations énergétiques entre l'Algérie et l'Espagne". Les entretiens entre les deux parties ont porté également sur "l'entrée en service de l'important projet du gazoduc sous-marin Medgaz, reliant directement l'Algérie à l'Espagne, prévue fin 2009". Long de 1.050 km dont 550 km sur le territoire algérien, Medgaz, d'une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible par la suite à 16 milliards de m3/an, devrait coûter 900 millions d'euros. Le Medgaz entrera en service au quatrième trimestre. Ce gazoduc va renforcer la sécurité des approvisionnements gaziers de l'Europe Pour rappel, le projet Medgaz avait été approuvé dès 2003 par la commission européenne comme projet d'intérêt commun dans les réseaux transeuropéens du secteur de l'Energie. L'obtention de toutes les autorisations administratives, tant du côté algérien qu'espagnol, a permis au conseil d'administration de la société Medgaz, qui s'était réuni le 21 décembre 2006 à Madrid, d'entériner la FID (Final Investment Decision) qui est en fait la décision finale d'investissement. L'investissement total est estimé à 900 millions d'euros. La construction avait été confiée en février 2007 à cinq entreprises multinationales. Il s'agit des japonaises Mitsui et Sumitomo, de la britannique Rolls Royce, l'italienne Saipem et du consortium hispano-français Técnicas Reunidas-Amec Spie. Mitsui et Sumitomo sont chargés de fournir les tuyaux en acier au carbone à haute résistance, Rolls Royce fabrique et installe les trois compresseurs de la station, qui élèveront la pression du gaz depuis la côte algérienne afin d'assurer sa traversée jusqu'en Espagne via la Méditerranée. Les travaux de construction du gazoduc ainsi que la station de compression de Beni Saf et du Terminal de réception d'Almeria avaient débuté fin 2007 après l'obtention de toutes les autorisations nécessaires tant du côté espagnol qu'algérien. Grâce à ce projet, l'Algérie se place en pole position en matière de sécurisation énergétique d'une partie appréciable de l'Europe. Ce gazoduc est d'une grande importance autant pour l'Espagne que pour le reste de l'Europe. Il reliera directement les clients européens à la source d'approvisionnement en gisement de gaz naturel algérien. En matière de coût, il représente également le moyen le plus économique de transport de gaz naturel, selon le ministère de l'Energie et des Mines. La pose dans les eaux profondes du tronçon offshore sur une longueur de de 210 kilomètres a débuté en mars 2008. Le projet Medgaz est mené par un consortium qui comprend la Sonatrach, les groupes espagnols Cepsa, Iberdrola et Endesa, ainsi que le français GDF Suez. Samira G.