Le Fonds monétaire international (FMI), qui prévoit une sévère récession de l'économie britannique cette année, avant le retour à une très maigre croissance en 2010, a mis en garde jeudi 16 juillet contre la fragilité persistante des banques du pays et la flambée de la dette publique. "Les perspectives économiques sont très incertaines" pour le Royaume-Uni, et même si "des indicateurs récents suggèrent que l'activité économique a commencé à se stabiliser, la reprise sera vraisemblablement lente et limitée", a résumé l'institution sise à Washington, dans son rapport annuel sur l'économie britannique. Le tableau dressé par le FMI est plutôt sombre : confirmant ses prévisions pour le produit intérieur brut du Royaume-Uni, l'organisation table toujours sur un recul de 4,2 % cette année, avant un maigre rebond de 0,2 % en 2010, tandis que le chômage devrait continuer à augmenter pour atteindre 9 % en 2010 (dans la définition du Bureau international du travail). A 7,6 % fin mai, le chômage est déjà à son plus haut depuis douze ans, selon les statistiques officielles. Si l'institution salue les efforts du gouvernement de Gordon Brown et de la Banque d'Angleterre pour relancer l'économie et sauver les établissements financiers en difficulté, elle s'inquiète de la fragilité du secteur bancaire britannique et de la flambée de la dette publique, qui devrait doubler sur cinq ans, à 100 % du PIB. "Les vulnérabilités sous-jacentes de l'économie britanniques sont assez considérables", a souligné Ajai Chopra, chef de la mission du FMI auprès de la Grande-Bretagne, en présentant le rapport. "Le secteur financier a été gravement malade, emmené aux urgences et stabilisé, mais il n'est pas suffisamment rétabli pour recommencer à prêter" aux entreprises et aux ménages, a-t-il estimé, ajoutant qu'"il est important de renforcer les capitaux des banques". Le FMI a souhaité un rapide redressement des comptes publics une fois la crise passée.