Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques esten voie de connaître sa plus grande émancipation. Jadis l'activité de pêche a été alignée parmi les secteurs non stratégiques, elle a pu conquérir sa place au vu des potentialités qu'elle recèle. En effet, avec une façade maritime de plus de 1 200 km renfermant une surface réservée à la pêche maritime de 9.5 millions d' hectares. Avec plus d'une trentaine de ports répartis en trois catégories ( port mixte, ports de pêche et abris de pêche), avec une flottille forte de 2661 unités et d'un effectif marin de 29004 inscris maritimes, ce secteur a pu développer une activité économique méritant toute l'attention qu'on lui a accordé. Le gouvernement et dans le cadre du plan de relance économique a, rappelons-le, doté le secteur d'une enveloppe financière assez conséquente destinée à subventionner les investissements dans l'industrie des pêches. C'est dans ce contexte, qu'entre la livraison du navire de recherche pour le suivi et l'évaluation des ressources halieutiques algériennes, commandé par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques auprès du chantier naval espagnol Cardama, prévue pour le mois de juillet 2010. L'acquisition du bateau, d'un coût de 600 millions de DA, intervient, en effet, dans le cadre de la stratégie du secteur visant à valoriser le potentiel halieutique à travers la réunion des conditions nécessaires à un développement pérenne des produits de la mer. Selon la sous-directrice chargée de la recherche au ministère, Nadia Bouhafs, une série de mesures ont été mises en place pour conforter l'acte de production considéré comme le levier de la politique économique du secteur. Six grands domaines d'activité sont ciblés pour assurer le décollage économique du secteur dont le développement de la recherche appliquée d'où la nécessité de se doter d'un équipement scientifique ultramoderne. "Ce navire permettra de suivre le potentiel halieutique qui peut varier en fonction des conditions climatiques. C'est ce qui nous pousse à faire des check-up pour l'élaboration d'une stratégie de développement du secteur", a-t-elle expliqué. Avec cet apport "nous pourrons effectuer nous mêmes cette importante mission de recensement des potentialités halieutiques nationales d'où découleront toutes les actions à planifier pour le développement du secteur", a-t-elle ajouté. Le bateau de recherche aura pour mission, selon cette chercheuse, d'effectuer des échantillonnages scientifiques et de les traiter en temps réel en vue de déterminer certains paramètres nécessaires pour l'élaboration d'un programme de développement. Il s'agit notamment de la connaissance des principales zones de distribution des ressources halieutiques, de l'étude des principales caractéristiques hydrologiques de la côte nationale et des caractéristiques biologiques des espèces, de l'évaluation de la biomasse absolue et relative, de l'expérimentation des techniques de pêche et de la prospection dans les zones rocheuses et les grandes profondeurs. Les scientifiques qui mèneront les recherches à bord de ce bateau auront également pour mission d'assurer une couverture cartographique du littoral national pour la réalisation des cartes de fonds de pêche et la formation des officiers de la pêche en matière d'utilisation des équipements scientifiques de détection et de navigation. Afin de pouvoir mener à bien les campagnes d'évaluation des ressources halieutiques et la formation supérieure des officiers à la pêche hauturière et pour des opérations par tous temps, le ministère a exigé du constructeur le respect des normes et lois nationales et internationales. Les équipements et apparaux de navigation et de détection installés à bord du navire seront conçus de manière à pouvoir réaliser les objectifs de l'évaluation des ressources pélagiques et des ressources démersales. L'équipement du navire doit également permettre le prélèvement hydrologique, la mesure des facteurs physico-chimiques ainsi que la formation supérieure des officiers de la pêche. Autres principales caractéristiques de ce navire de 40 mètres de longueur, construit en acier, est son autonomie de 30 jours et sa chambre froide de 25 m3 de capacité. En plus des deux types de laboratoires, sec et humide, dont sera équipé le bateau, celui-ci sera également pourvu de nombre suffisant de couchettes et d'espace de vie à bord, notamment une salle de lecture et de travail avec micro-ordinateurs. Lotfi Cherih