Le projet de la création d'une entreprise algéro-française de réparation navale est arrivé à son stade final, c'est du moins ce qu'a déclaré le président-directeur général de l'entreprise portuaire d'Oran (EPO), M. Mohamed Semcha. Ce dernier a tenu à préciser que cette opération " sitôt conclue, permettra la mise à sec des remorqueurs des ports algériens ainsi que les berges ". Le responsable de l'EPO, qui a présenté l'ensemble de l'opération au ministre, a souligné que " les remorqueurs se font réparer pour l'essentiel à l'étranger et le coût se chiffre en millions d'euros ". Il a précisé qu'une simple opération de réparation de remorqueurs " varie entre 500 000 et 1 million d'euros ". M. Semcha en a déduit que " le manque à gagner pour l'économie nationale est estimé à 80 millions d'euros par an ". L'autre option retenue, à terme, est l'accompagnement de l'EPO par le partenaire français pour la mise en place d'un chantier de construction d'embarcations de pêche. Concernant les capacités du port d'Oran, l'EPO dispose aussi d'une activité de sous-traitance en matière de réparation navale, d'installations viables dotées d'un berceau ( Slip way) de 800 tonnes qui permet cette opération. L'entreprise gère également deux autres berceaux de 200 tonnes pour la réparation des bateaux. Le champ des activités de réparation couvre une surface de 6 380 m2. En effet, Piriou Naval Services est l'un des leaders français de la construction et de la réparation navales de navires de taille moyenne et s'est porté candidat pour la reprise d'un chantier de réparation navale à Oran. Le groupe qui connaît bien l'Algérie pour avoir obtenu plusieurs contrats dans son domaine souhaite désormais s'y implanter car encouragé par le développement du trafic maritime qui a cru de 13% en 2008 alors que les autres pays enregistrent au contraire une chute du fait de la crise financière et économique internationale. A noter que Piriou Naval Services a récemment signé des contrats de plusieurs millions d'euros avec la Société de gestion des participations des ports Sogeport. De par le monde, la réparation navale est un axe stratégique du transport maritime. Par ailleurs, il va de soi qu'une entreprise de réparation navale de ce type nécessite la mise en place d'équipements lourds qui vont de l'élévateur de navire, de grues et de docks flottants que d'une cale sèche. Toutefois, du côté financement, il est à rappeler qu'une convention portant sur l'accompagnement financier des entreprises portuaires dans leurs projets d'investissement, estimés à 9 milliards de dinars, ainsi que sur l'assistance de leur entrée en Bourse, a été signée entre le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et la Société de gestion des participations " ports " (Sogeports). Plusieurs projets de partenariat pour la modernisation des infrastructures portuaires d'Oran, Annaba, Skikda, Jijel et Béjaïa sont actuellement en cours d'études. Pour sa part, le Groupement d'intérêt commun des entreprises de gestion des ports de pêche (GIC-EGPP) a aussi proposé à l'investissement 16 ateliers de réparation navale et 9 chantiers maritimes. Une soixantaine d'entreprises étrangères (des Etats-Unis, de la Corée du Sud, des Emirats arabes unies, de la Tunisie et de l'Afrique du Sud) ainsi qu'une centaine de sociétés algériennes ont soumissionné pour ces projets. La réparation navale créera ainsi des emplois. Yazid Idir