L'attractivité de l'Algérie auprès des investisseurs est érodée. C'est le constat fait par le Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian) dans son dernier rapport, relatif au climat des investissement en Algérie. Celui-ci, annonce que l'année 2009 est la plus difficile pour les investisseurs en Algérie. Selon Cian " la montée du climat de suspicion et de rétorsion à l'égard des entreprises étrangères altère l'attractivité du marché algérien ", faisant ainsi, référence aux dernières directives relatives au développement économique qui devra désormais donner la primauté à l'outil de production national. Il faut dire que depuis l'annonce de ces mesures, le gouvernement subit des pressions étrangères, notamment de la part des pays européens, quant aux dernières mesures de régulation de l'investissement introduisant de fait l'actionnariat algérien majoritaire dans tous les projets d'investissement. Ces derniers semblent décidément ne pas encore admettre la réorientation de la politique prônée par l'Algérie en matière d'investissement étranger. Le cabinet français cite dans son étude de synthèse, toute une série de mesures de "durcissement de l'environnement " : obligation de réinvestir sur place les bénéfices correspondant aux exonérations d'impôts, contrôle majoritaire de l'Etat dans des projets d'investissements impliquant des capitaux étrangers ou encore taxation des transferts des succursales. La dernière réaction officielle adressée par écrit au gouvernement, concernant les mesures prises sur les investissements étrangers et les sociétés commerciales étrangères est, rappelons-le, de la commissaire européenne au Commerce extérieur, Catherine Ashton, qui, dans sa lettre du mois de juin dernier, considérait ces mesures de "contestables". En fait l'UE, voulait passer à l'offensive, en saisissant l' arbitrage international, en accusant l'Algérie de non-respect de l'Accord d'association signé entre les deux parties. Une nouvelle parade pour mettre la pression sur l'Algérie afin de revoir sa copie en matière de politique économique. Ce qui est par contre déroutant, c'est que la majorité de ces investisseurs étrangers considèrent l'Algérie exclusivement comme un marché attractif et vont par contre investir dans les pays voisins. 20 ans après l'ouverture au marché extérieur et en dépit des concessions accordées par l'Algérie pour attirer les investisseurs étrangers, notamment européens, les résultats sont, en effet, loin de ce qui était attendu. Les investissements directs étrangers (IDE) ne dépassent pas les 3,5 milliards de dollars. Il est donc évident que les autorités algériennes soient en droit de mettre en place un véritable climat économique qui incite à la production locale adéquate pour réduire, notamment, la forte dépendance de l'économie nationale vis-à-vis des exportations des hydrocarbures. Particulièrement quand l'impact de la volatilité des prix pétroliers sur notre économie n'est plus à démontrer. Adnane Cherih