Selon le rapport du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), en 2009 l'Algérie est classée parmi les pays présentant une situation moyennement favorable pour le climat des affaires. Le rapport fait remarquer que l'environnement des affaires en Algérie présente une note moyenne globale de 2.6/5. Il comporte des points forts 3/5 pour les infrastructures aéroportuaires, les télécommunications, et le coût des facteurs de production. Par ailleurs, le rapport enregistre aussi plusieurs points faibles, des notes inférieures à 2.5 dans le réseau ferroviaire, les procédures douanières, la fraude douanière et fiscale, la faible efficacité administrative, et les délais de paiement et des procédures,le droit foncier, le secteur bancaire. L'état de la corruption a été apprécié comme très moyen, à un niveau de 2.1/5. S'agissant de la gestion de la manne pétrolière, le rapport souligne la bonne gestion de cette dernière par la création du Fonds de régulation des recettes (FRR), le remboursement par anticipation de sa dette extérieure, ramené à 4.5 milliards de dollars, à placer avec prudence ses réserves, maintenir le contrôle des échanges. Autant de mesures qui, à l'heure de crise financière, devraient la préserver à cours terme. En outre, le rapport note qu'à moyen terme, les perspectives sont plus incertaines avec la baisse de la demande d'énergie et des prix du pétrole. Dans cette optique, le président du CIAN, Gérard Pélisson, a affirmé «le climat des affaires en nette amélioration en Algérie, et cela malgré les lacunes qui touchent, notamment, au manque de financement, la lourdeur administrative, le marché informel qui touche les opérateurs algériens et étrangers.» S'agissant des modalités de relancement du partenariat industriel des investissements entre l'Algérie et la France et entre les deux rives de la Méditerranée, Gérard Pellisson a mis en exergue la mise en place d'une nouvelle stratégie pour appuyer les actions de partenariat industriel palpable. Parmi ces mesures, notre interlocuteur a évoqué «la réaffirmation des deux Etats de s'engager dans une stratégie de développement complémentaire» ; dans ce sens, les critiques à faire au processus de Barcelone, Pélisson estime que le libre-échange est très bon mais il faut que les deux Etats s'impliquent, pour aider le secteur privé à trouver des complémentarités. Deuxième mesure prônée par le CIAN consiste à ce que les deux Etats soutiennent le secteur privé et se concertent avec le secteur privé. Selon lui, il est impératif de mettre en place des concertations «Etat et secteur privé.» Le troisième point touche au renforcement dans les meilleurs délais des mécanismes de financement, en effet, le P-DG de la CIAN a estimé que «le secteur bancaire finance plus le commerce que les investissements, il manque des institutions de financement à long terme, pour aider les PME françaises et européenne à s'installer en Algérie et les PME algériennes à se développer.» Pour rétablir la confiance entre les différents partenaires, une action d'information et de vision plus objective de la situation en Algérie doit être lancée par les deux parties, précise-t-il. A ce propos, les enjeux sont considérables, et c'est par un développement solidaire des deux côtés de la Méditerranée, que les deux pays retrouveront les relations dynamiques. Evoquant les nouvelles mesures d'investissement prises par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et qui suscitent encore de l'inquiétude de la part des partenaires de l'Algérie. En effet, le président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a estimé que les mesures sont une réponse à la carence des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, et le peu qui existe n'apporte pas de valeur ajoutée suffisante à Algérie. Par ailleurs, Pélisson a déclaré que les instructions du Premier ministre «ne sont pas une bonne méthode, lesquelles donnent l'impression qu'on impose quelque chose, or le partenariat ne s'impose pas, il faut le faire volontairement, donc il vaut mieux créer les conditions par lesquelles le partenariat peut se développer, que de l'imposer par une mesure que je dirais bureaucratique» conclut-il. Hamid Si Salem