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"Ne perdez pas patience Messieurs les investisseurs, tout sera clair avant la fin de l'année" Arslan Chikhaoui, P-DG du cabinet de lobbying Nord-Sud Ventures, à propos des nouvelles mesures sur l'investissement
Les investisseurs étrangers présents sur le marché algérien ou en voie de l'être observent, depuis plusieurs mois, une attitude expectative. Et pour cause, les dernières mesures sur l'investissement direct étranger. Des mesures inattendues et qui, pour le moins que l'on puisse dire, n'ont pas fait l'unanimité au sein des opérateurs économiques et observateurs nationaux. Ces nouvelles mesures installent, en effet, certains investisseurs, notamment ceux qui étaient sur le point d'arriver sur le marché algérien, dans un flou total. Désormais, ils préfèrent attendre encore pour voir plus clair. Sinon changer carrément de destination. Dans un entretien accordé à "Jeune Afrique", dans sa dernière livraison, le P-DG du cabinet de lobbying Nord-Sud Ventures, Arslan Chikhaoui, a tenu à rassurer "ces investisseurs en mal d'explication", en imputant la situation au gouvernement qui "communique mal". "Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l'a reconnu lui-même. Les explications sur les nouvelles mesures n'ont pas été données, laissant la place à la suspicion. Ce manque de communication est à l'origine de cette perception d'insécurité juridique. C'est regrettable" a affirmé Chikhaoui, tout en ajoutant que les explications de texte arriveront avant la fin de l'année. "L'Algérie ne veut pas faire fuir les investissements. Elle reste le pays des opportunités. Ne perdez pas patience Messieurs les investisseurs" rassura-t-il. Plus rassurant encore, Chikhaoui incite les opérateurs économiques étrangers à voir ces mesures du bon côté. D'abord, il ne faut surtout pas voir en ces dernières une volonté de changer de cap dans l'ouverture de l'économie du pays. Il s'agit, selon le P-DG de Nord-Sud Ventures, seulement d'une pause pour faire le point et mettre de l'ordre. "L'ouverture de l'économie algérienne s'est faite au début des années 1990. Mais après la période noire, il y a eu un emballement de l'ouverture tous azimuts, sans pour autant en mesurer les impacts. Les pouvoirs publics se sont rendu compte de l'exagération de certaines entreprises étrangères qui n'ont pas tenu leurs engagements en matière d'investissement. Le contexte actuel de crise mondiale se prête à cette remise à plat. Nous avons besoin d'un toilettage et de mesures pour renforcer les mécanismes de contrôle qui se sont révélés inadaptés" explique-t-il. Concernant, par ailleurs, la rétroactivité de certaines mesures qui inquiètent pratiquement tous les investisseurs, Chikhaoui dira qu'elle est en contradiction avec les conventions internationales signées par l'Algérie, "mais, le gouvernement veut à tout prix réduire le poids des importations, la rétroactivité sera donc appliquée". Malgré toute cette inquiétude de la part des opérateurs économiques, certains sont allés même jusqu'à qualifier le climat des affaires économiques en Algérie de très positif, très réconfortant et allant dans le bon sens, à l'image de Mme Edith Cresson, présidente de la commission économique de l'Association d'amitié France-Algérie, mais aussi de Jean-Pierre Gonon, président de la commission "Maghreb" du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN). Pour le représentant des investisseurs français en Afrique, le taux de participation d'un investisseur au capital d'une entreprise "importe peu", pourvu que cela se fasse, a-t-il souligné, dans le cadre d'un "consentement mutuel et que cela soit entouré préalablement d'un pacte d'actionnaires qui soit par la suite respecté par les uns et les autres". Il s'agit, surtout, selon le président du CIAN, de bien saisir les opportunités d'affaires et de partenariat entre les deux parties dans un cadre équilibré, c'est-à-dire dans des conditions positives pour les investisseurs français et algériens. Adnane Cherih