Les travailleurs de l'Entreprise nationale du sel, Enasel, récemment intégrée à la Société algérienne des mines et placée sous la tutelle du ministère de l'Energie et des Mines, demandent à ce que l'entreprise soit affiliée au groupe Sonatrach. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'Energie et des Mines, l'union régionale UGTA de Constantine estime que l'entreprise dispose de capacités qui méritent d'être valorisées au sein d'un groupe d'envergure comme Sonatrach. Et les travailleurs ne maquent pas d'arguments. Selon eux, les capacités de production de l'entreprise sont actuellement dégradées à moins de 200 000 tonnes (soit 40 %) des capacités des années 1990 (600 000 tonnes). De plus, la production de l'Enasel est destinée principalement à l'industrie pétrochimique (sel industriel). Il est également noté que les réserves de sel dans notre pays sont estimées à 2 milliards de tonnes et les besoins en sel sont actuellement évalués à 500 000 tonnes/an, couvert à 52 % par l'Enasel. Mais à partir de 2012, ces besoins vont se métamorphoser à cause des progrès réalisés dans le domaine de la pétrochimie et atteindront 1,2 million de tonnes par an. 80 % de ces besoins du marché sont segmentés sur le sel industriel destiné essentiellement pour la pétrochimie et ses dérivés. Les travailleurs de l'Enasel proposent, dans ce sens, un plan de développement à même de valoriser les capacités de l'entreprise. Il s'agit en premier lieu du développement du site El Meghaïer (El-Oued) par la construction d'une 2e extension pour atteindre les 600 000 tonnes/ans de capacités de production. Les travailleurs de l'entreprise proposent également de rénover la raffinerie d'El-Outaya (Biskra) pour 1'exploitation du gisement de sel gemme qui est en arrêt depuis 2004, afin d'atteindre l'objectif de production de 100 000 tonnes/ans. Il s'agit également de la rénovation de plusieurs salins à l'image du salin de Bethioua (Oran), par la mise à niveau des tables salantes ou l'alimentation du salin par un Somoduc du côté de la mère d'Arzew pour atteindre la production de 100 000 tonnes/ans ; du salin de Relizane pour atteindre une production de 100 000 tonnes/ans, ainsi que du salin de Sétif pour atteindre les 50 000 tonnes/ans de sel produit. Enfin, le collectif des travailleurs estime nécessaire de développer un site de marias salantes dans la wilaya d'El Tarf qui remplace les salines d'Hépon (Annaba) en arrêt d'exploitation depuis 1992, ainsi que la mise en place d'un vrai réseau de distribution. "Ces axes stratégiques ne peuvent être mis en place sans un vrai plan de revalorisation de nos ressources humaines et de notre "How-know" le secret de notre savoire-faire", est-il noté. Aussi, les travailleurs de l'Enasel estiment que faire de l'entreprise une filiale de Sonatrach est " le chemin le plus court qui permettra de donner la place méritée à cette richesse oubliée (le sel), sa revalorisation ainsi que sa sauvegarde pour le développement de l'industrie pétrochimique en Algérie". Et d'ajouter que cela est susceptible de lui donner une plus grand réactivité et plus de rapidité dans la prise de décision et lui permettra ainsi de disposer d'un meilleur équilibre pour se concentrer sur son développement et atteindre ses objectifs de production de 1 million de tonnes/an et de créer 2000 nouveaux postes de travail directs et 15 000 postes indirects. Pour rappel, Enasel est une entreprise publique économique, société par actions au capital social de 504 000 000 DA. Enasel est le plus grand producteur et distributeur algérien de sel. Enasel a son siège social à Constantine. Sa production provient des 5 salins localisés à Béthioua (Oran), Sidi Bouziane (Relizane), Guergour Lamri (Sétif), El Méghaïer (El Oued) et Ouled Zouaï (Oum El Bouaghi) pour une quantité annuelle de 400 000 tonnes de sel solaire et d'une raffinerie de sel gemme de 30 000 tonnes localisée à El Outaya (Biskra). Sa production touche tous les domaines d'activité, à savoir l'alimentaire, l'agriculture, la pharmacie, les cosmétiques, l'industrie, le traitement de l'eau et le déneigement. Enasel compte un effectif de 1 100 agents pour ses 14 unités de production et de distribution réparties à travers le territoire national. Enasel réalise annuellement un chiffre d'affaires moyen de 1 milliard de dinars (15 millions de dollars US).