Le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi, dans un discours à Ulaabaatar, en Mongolie, les pays riches et pauvres à prendre des mesures pour s'adapter aux effets du changement climatique, soulignant que cette adaptation était un "investissement indispensable" pour l'avenir commun. Il a estimé que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'atténuation des effets du changement climatique ne devraient être qu'une partie de la réponse mondiale à ce problème. "Nous devons être sérieux en ce qui concerne l'adaptation et nous devons agir maintenant. L'adaptation est à la fois une nécessité pratique et un impératif moral", a-t-il ajouté. Le SG de l'ONU a souligné que les principales victimes des effets du changement climatique sont celles qui ne peuvent pas se le permettre financièrement ou qui ont contribué le moins à ce problème, telles que les citoyens des pays en développement sans accès à la mer comme la Mongolie où la désertification et les conditions climatiques extrêmes sont en augmentation. "Les déserts qui s'étendent étouffent les moyens d'existence et modes de vie. La dégradation des pâturages affecte directement l'économie et la culture de la Mongolie. Et vous n'êtes pas les seuls. Vous faites partie d'un tiers de la population du monde. 2 milliards de personnes qui sont des victimes potentielles de la désertification", a-t-il dit. Il a déclaré que tout accord sur le changement climatique lors des pourparlers mondiaux à Copenhague, en décembre, devrait inclure des disponibilités sur l'assistance fournie par les pays riches aux pays vulnérables et pauvres pour s'y adapter. "Des milliards d'aide publique seront nécessaires. Il faut de l'argent frais, pas seulement de l'assistance au développement, présentée sous une nouvelle forme. Nous devons investir afin de permettre à nos communautés d'être plus résistantes et de réduire notre vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Et nous devons investir dans les écosystèmes qui subviennent à nos besoins", a-t-il ajouté. Il a indiqué une série de mesures pratiques devant être prises, notamment la collecte de données scientifiques plus précises sur l'impact du climat afin que les autorités nationales et locales puissent cibler les ressources là où elles peuvent être plus efficaces. Il a appelé à la réduction du risque de catastrophe là où c'est possible, notant que dans des pays comme le Bangladesh, Cuba et le Viêt-Nam, ce type d'investissements s'est révélé très rentable. Il a suggéré la plantation d'arbres le long de côtes non protégées et le développement de l'éducation et de plans d'évacuation au niveau communautaire comme des moyens relativement peu onéreux pour réduire les risques de catastrophe. Ban Ki-moon a aussi déclaré que le monde avait besoin de "rendre plus verts" ses efforts de développement afin que la "résistance au climat, le développement durable et la croissance basse en carbone deviennent les fondements de la prospérité future". Auparavant, Ban Ki-moon, qui était vendredi en visite en Chine, a appelé ce pays à poursuivre sur la voie de son initiative "Feu vert" et à devenir un leader de l'énergie à faible émission de carbone. Le programme de 14 millions de dollars, organisé par l'ONU et le gouvernement chinois, vise à promouvoir l'utilisation d'ampoules de nouvelles générations et à progressivement éliminer la vente d'ampoules à incandescence. "L'ambitieux programme visant à économiser de l'énergie provenant de l'éclairage pourrait réduire la consommation d'énergie de la Chine de 8%", s'est félicité le SG de l'ONU. "Il démontre une des nombreuses façons dont les gens et les commerces ordinaires peuvent réduire la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Il montre le rôle essentiel que les gouvernements peuvent et doivent jouer dans la promotion de l'économie verte. Il souligne l'importance de la Chine et la nécessité de son leadership dans la lutte mondiale contre le changement climatique", a-t-il expliqué. Le secteur de l'énergie renouvelable en Chine s'élève à près de 17 milliards de dollars et emploie près d'un million de travailleurs. Grâce à l'énergie solaire et éolienne, la Chine pourrait continuer à réduire sa dépendance au charbon qui représente 85 % de ses émissions de carbone. Ahmed Saber