Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dit, jeudi, aux dirigeants du G8 et du Forum des principales économies, réunis à l'Aquila, en Italie, que leurs engagements sur le changement climatique étaient insuffisants et qu'il fallait faire plus pour aboutir à un nouvel accord sur le climat en décembre, à Copenhague. Selon lui, ces engagements ne correspondent pas à la vérité scientifique en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a indiqué sa porte-parole, Michèle Montas, lors du point de presse quotidien au siége des Nations unies. "Le temps des reports et des demi-mesures est terminé", a déclaré le secrétaire général. "Le leadership personnel de chaque chef d'Etat ou de gouvernement est nécessaire pour protéger les populations et la planète de l'un des plus graves défis auquel l'humanité ait jamais été confrontée". Il a prévenu les pays présents à l'Aquila qu'en cas d'échec cette année, ils auront gâché une opportunité historique qui pourrait ne pas se produire. Ban Ki-moon a salué l'accord du G8 sur l'objectif à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % d'ici 2050. Mais pour que cela soit crédible, il faut fixer des objectifs à moyen terme ambitieux et des niveaux de références clairs, a-t-il estimé. Les pays développés doivent s'engager à réduire leurs émissions de 25 à 40 % d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Or, les objectifs d'émissions à moyen terme annoncés par les pays développés ne correspondent pas à ceux jugés nécessaires par le Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique. Les pays les plus industrialisés présents à l'Aquila pour la réunion du G8 ont tenté de convaincre les pays émergents du G5 (Chine, Brésil, Inde, Mexique et Afrique du Sud) de leur emboîter le pas dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans une déclaration commune, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, le Canada, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie se sont engagés, mercredi, à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050. Objectif, limiter le réchauffement global à 2°C. Ces mesures sont jugées insuffisantes par le SG de l'ONU qui appelle les riches à fournir davantage de ressources pour permettre aux pays en développement, les plus touchés par les effets du changement climatique, de s'adapter. Le secrétaire général de l'ONU a, par ailleurs, salué la promesse du G8 de consacrer 15 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour faire face au problème de la sécurité alimentaire. Il a également noté avec inquiétude le début de l'accélération de la pandémie de grippe H1N1 avec des systèmes sanitaires surchargés dans des pays de l'hémisphère sud. Selon lui, les dirigeants du G8 doivent s'engager à aider les pays qui sont touchés, ce qui pourrait nécessiter un engagement d'au moins 1 milliards de dollars. Il faut rappeler que Ban Ki-moon a, à la veille du sommet du G8 de l'Aquila, estimé que les gouvernements du G8 doivent s'engager à un calendrier spécifique et à des modalités pour fournir les milliards de dollars nécessaires au cours des prochaines années, pour aider les plus pauvres et les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques. Il a, par ailleurs, insisté sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). A moins d'un an de l'année 2010, l'aide annuelle à l'Afrique reste au moins à 20 milliards de déficit par rapport aux objectifs fixés au sommet du G8 de Gleaneagles, a-t-il déploré. Ahmed Saber