Les changements climatiques affectent lourdement les pays en développement. En effet, le réchauffement climatique impose de nouveaux défis, notamment aux pays en développement, plus particulièrement en ce qui concerne la lutte contre la désertification. Ainsi et selon un rapport du Fonds international pour le développement agricole (IFAD), la désertification menace près de 40% des terres dans le monde soit 5,2 milliards d'hectares. Le même rapport précise que 2 milliards de personnes seront victimes de la désertification durant les dix prochaines années dans le monde et près de 90% des personnes vivant dans les terres arides se trouvent dans les pays en développement. Néanmoins le rapport de l'IFAD estime que " la désertification n'est pas une fatalité, il suffit de réguler les facteurs humains, comme le pastoralisme excessif et la déforestation". Les pertes annuelles générées par la désertification pour les dix prochaines années sont évaluées, selon le rapport, à quelque 42 milliards de dollars et l'exode estimé à 50 millions de personnes si la désertification persistait à ce rythme. Et d'ajouter que 12 millions d'hectars se perdent chaque année suite à la détérioration des terres, outre le problème de la rareté de l'eau qui menace quelques 2,8 milliards de personnes dans 48 pays en 2025. Notons que l'IFAD, dont la valeur des engagements a atteint 2 milliards de dollars entre 1999 et 2005, a lancé un programme spécial pour les grands pays africains subsahariens qui souffrent de la sécheresse et de la désertification qui comporte 47 projets d'une valeur de 750 millions dollars au profit de 24 pays. 70% des programmes et projets soutenus par le fonds sont exécutés dans les régions "écologiquement vulnérables", exposées à la détérioration environnementale. Tous les programmes et projets du fonds sont contrôlés afin de vérifier les éventuels aspects négatifs et positifs sur l'environnement, les ressources naturelles et les populations locales. Mais la désertification peut aussi s'aggraver à cause d'un autre facteur, celui de la multiplication des incendies. Comme l'a souligné le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ceux sont les pays en développement qui sont souvent les plus vulnérables aux feux de forêts, dont les conséquences peuvent être très lourdes : pertes en vies humaines, dégâts matériels et destruction des ressources naturelles. Chaque année, le feu dévore quelque 350 millions d'hectares de terres boisées, de friches et de cultures. La destruction du couvert végétal par les incendies incontrôlés aggrave à la fois le réchauffement climatique, la pollution de l'air, la désertification et la perte de biodiversité, souligne la FAO. En Éthiopie et au Sud-Soudan, le feu détruit chaque année des millions d'hectares de terre. Entre 2000 et 2008, plus de 200.000 feux ont été signalés au Soudan et plus de 400.000 en Éthiopie. De plus, ces pays n'ont pas les mêmes moyens pour lutter contre les feux de forêt que ceux dont disposent les pays riches. La densité croissante de la population accroît le risque d'incendie du fait de la pression accrue sur les terres et les autres ressources naturelles. À l'heure où les feux de forêt et les feux de brousse augmentent en fréquence et en intensité, notamment en zone Méditerranée, en Afrique subsaharienne, en Australie, au Canada et aux États-Unis, la lutte contre les incendies est vitale pour la santé humaine, la protection de l'environnement et la gestion des ressources naturelles, insiste la FAO.