Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Cette semaine, l'on peut s'arrêter sur la configuration technique du sucre coté à New York sur le Nybot, en dollars par livre. Le potentiel de hausse à court et moyen terme ne semble pas encore épuisé, loin de là. Les cours du sucre ont continué cette semaine sur leur lancée des semaines précédentes et touché de nouveaux plus hauts depuis trois ans jeudi, à Londres et à New York, soutenus par les spéculations sur la consommation et la production indiennes.Les prix se sont hissés jusqu'à 492,50 livres sterling la tonne à Londres, un plus haut depuis le 7 juillet 2006 (contrat pour livraison en octobre) et 18,86 cents la livre à New York, niveau plus goûté depuis février de la même année. En quoi une telle information peut-elle intéresser les Algériens ? La réponse est simple, une telle situation se répercutera impérativement sur le marché national. À trois semaine du mois sacré, le prix du sucre a déjà été revu à la hausse dans certains endroits et quartiers. La demande en sucre augmente durant le ramadhan et les spéculateurs sont déjà aux aguets. L'Algérie produit 950.000 tonnes par an de sucre entièrement destiné au marché local dont les besoins avoisinent le million de tonnes par an. Le groupe privé Cevital pense pouvoir "dégager un excédent de 900.000 à 950.000 tonnes de sucre à l'exportation notamment vers les pays d'Afrique. Néanmoins, l'Algérie ne peut toutefois actuellement exporter du sucre vers les pays de l'UE, aux termes de l'accord d'association qui lient les deux parties. Entré en vigueur en septembre 2005, cet accord permet à l'UE d'exporter vers l'Algérie un quota annuel de 150.000 tonnes de sucre, mais n'autorise pas l'Algérie à exporter ce produit vers les marchés de l'UE. L'Europe joue au protectionnisme qu'elle refuse aux autres. C'est la loi du plus fort. Par ailleurs, sur le marché mondial, le prix du sucre s'est envolé à un plus haut depuis trois ans, mouvement déclenché par les spéculations sur le fait que l'Inde reste un importateur net de sucre cette année". Avec une production estimée entre 16 et 17 millions de tonnes, l'Inde reste le deuxième producteur derrière le Brésil, malgré l'effondrement de 40% de sa production cette année. Une mousson pas assez pluvieuse a en effet propulsé les prix, depuis plusieurs semaines, sur un marché des matières premières qui retrouvait les faveurs des investisseurs rassurés sur le sort de l'économie mondiale. Par ailleurs, l'Inde est en même temps le plus gros consommateur mondial, devant les Etats-Unis, avec une consommation estimée entre 23 et 24 millions de tonnes. Un des plus gros producteurs indiens, Bajaj, aurait déclaré que les importations allaient certainement doubler lors de la prochaine saison (2009-2010), à 4 millions de tonnes, en raison de la faiblesse de l'offre domestique et de la baisse des stocks d'environ 50%, rapportait Eugen Weinberg. "En fait, ajoutait l'analyste, on ne peut pas exclure que les prix dépassent 20 cents la livre, avec le phénomène climatique El Nino qui pourrait faire chuter la production brésilienne". Les analystes anticipent un déficit sur le marché du sucre pour cette année, la production devant subir sa chute la plus forte jamais enregistrée, et le déficit devrait perdurer l'année suivante. L'Organisation internationale du sucre (ISO) estime ce déficit à 7,8 millions de tonnes sur l'année, d'autres analystes ayant réévalué ce chiffre à 9 millions de tonnes cette semaine. Dalila B.