Les cours du sucre ont touché de nouveaux records à Londres et à New York, les investisseurs anticipant un déficit toujours plus important du marché, tandis que le cacao s'est repris et que le café cédait, lui, du terrain, en raison de la bonne récolte attendue au Brésil. En effet, les prix du cacao ont monté à 1923 livres à Londres, un peu en retrait des 1925 livres touchées la semaine dernière (plus haut depuis avril), et réussi à finir en hausse, comme à New York, alors qu'ils avaient connu un fort décrochage la semaine précédente. “Des signaux de ventes sur les marchés ont contribué à la baisse des cours (en début de semaine,) alors que le regain du dollar approfondissait les pertes”, notaient les analystes de Public Ledger, ajoutant que “la faiblesse du cacao était également liée à la rumeur d'une bonne récolte ivoirienne (premier producteur mondial, ndlr) et que cette dernière pourrait commencer plus tôt que prévu. Les pertes ont été limitées par les estimations d'une demande forte en bout de chaîne pour le reste de l'année 2009 et pour 2010” nuançaient-ils. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 894 livres sterling vendredi à 13H30 GMT, contre 1 818 livres pour la même échéance, une semaine plus tôt à la même heure. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en décembre valait 2 952 dollars à la clôture contre 2 792 dollars pour la même échéance, vendredi dernier. Pour ce qui est du café, les cours de l'arabica ont touché 119,90 cents la livre mercredi, un plus bas depuis six semaines, et ont fini la semaine en baisse tandis que le robusta finissait stable. Ces prix sont le reflet d'”une bonne récolte au Brésil, tandis que des signaux à la baisse sur les cours ont amplifié le mouvement sur les marchés”, estimaient les analystes de Public Ledger. “Le gouvernement brésilien pourrait retirer un quart de la récolte 2009-2010 du marché l'année prochaine”, selon le ministre de l'agriculture Reinold Stephanes, “dans le but d'améliorer les prix, qui sont actuellement considérés comme trop bas par l'industrie”, rapportaient cependant les analystes. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en novembre valait 1 413 dollars la tonne à 13H30 GMT vendredi, contre 1 411 dollars la tonne à même échéance, le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT, l'arabica pour livraison en décembre a fini à 121,60 cents la livre contre 122,25 cents la livre à même échéance, vendredi dernier. Par ailleurs, Les cours du sucre ont touché de nouveaux records, à 630 livres la tonne à Londres mardi et 24,85 cents la livre à New York. Selon Public Ledger, ce niveau est le plus haut depuis février 1981, pour le contrat le plus échangé. Les prix restaient soutenus par les craintes sur les approvisionnements, avec des tensions particulièrement fortes sur le marché indien, qui devrait connaître un déficit historique cette année. “L'Organisation internationale du sucre (ISO) a relevé ses prévisions pour le déficit mondial et anticipe que la chute des stocks conduise à des records bien au-delà de ceux de 28 ans touchés jusqu'ici” notait Public Ledger. Dans son dernier rapport, l'ISO a chiffré le déficit à 8,4 millions de tonnes pour 2009-2010 (contre 4,5 dans ses précédents calculs). Certains analystes anticipent une hausse jusqu'à 30 cents la livre. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 591 livres vendredi à 13H30 GMT contre 568 livres (livraison octobre), la semaine précédente à la même heure. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 23,61 cents, contre 23,15 cents à même échéance, vendredi dernier. Par ailleurs, en ces temps amers de récession économique, la douceur du sucre allèche non seulement les acteurs de la filière agroalimentaire à travers le monde, mais aussi les investisseurs qui spéculent sur les matières premières - courtiers, banques et fonds d'investissement. Une chose est sûre en tout cas, les répercussions d'une telle situation sur le marché algérien ne vont pas tarder à se manifester d'autant plus que la conjoncture est favorable pour la spéculation avec le mois de Ramadhan. Une période où la demande nationale en sucre augmente. L'on se souvient des flambées ayant touché le sucre en 2006 et en 2008 . Le prix du kilogramme de sucre avait atteint les 80 DA voire plus. L'envolée du prix était justifiée à l'époque par la flambée des cours sur le marché international. Autrement dit, le même scénario risque malheureusement de se reproduire. Nassim I.