Les matières premières alimentaires ont fini l'année sur une note contrastée, café et cacao continuent de subir des prises de bénéfices après leurs récents sommets, tandis que le sucre améliore à nouveau ses records du début des années 1980. Sur l'ensemble des marchés financiers, les volumes d'activité ont fortement diminué ces dernières séances, à l'approche des fêtes de fin d'année, notaient des analystes. Au niveau mondial, on observe depuis quelques jours une forte hausse des cours déjà élevés du sucre. Durant l'année 2009, les prix du sucre ont plus que doublé, bénéficiant à la fois d'une hausse de la demande et de craintes persistantes sur l'approvisionnement, du fait notamment d'intempéries menaçant la récolte de canne à sucre au Brésil, selon les analystes. "Le sucre devrait continuer sa bonne performance en 2010, sur fond de stocks bas en fin de saison", notait Andrey Kruychenkov, analyste chez VTB Capital. "On peut s'attendre à de nouvelles pénuries de sucre du fait de la sécheresse en Asie et des fortes pluies sur le continent américain, et ce jusqu'aux premières récoltes printanières au Brésil", ajoutait l'analyste. Aussi, les prix atteignent des sommets sur le marché à terme. "En une semaine, du 9 au 16 décembre dernier, les cours mondiaux ont augmenté de 84$/t (58£) pour le sucre brut et de 66$/t (46£) pour le sucre blanc", relève Franc Agri Mer suite à son conseil spécialisé "filière sucrière". De nouveaux sommets ont été atteints sur le terme de mars 2010 : 572$/t pour le sucre roux (398 £/t) et 660$/t, pour le sucre blanc (459 £/t). Ces cours dépassent largement les prix de référence communautaire. Cette brusque tension serait liée aux niveaux de production brésilienne et indienne, peut-être plus faibles qu'annoncées. On s'attend donc à un retour important de l'Inde aux achats dans les prochains mois. Ainsi, les stocks mondiaux de sucre à la fin de la campagne 2009/2010, sont de 53 millions de tonnes selon l'ISO, seraient historiquement au plus bas, confirme FranceAgriMer. La progression de la production attendue en 2010 /2011 ne sera probablement pas suffisante pour reconstituer ces stocks à un niveau normal. Au niveau européen, la récolte de betteraves s'avère exceptionnelle, avec des rendements et une richesse en sucre record. Elle devrait générer une production fraîche de sucre d'au moins 17.2 Mt. L'Union européenne disposera de volumes importants de sucre hors quota ( plus 4.3 Mt), bien supérieurs aux capacités d'absorption du marché intérieur, estimées à 2 Mt. Ces 2 Mt pourront être exportés hors quota au-delà des 1.35 Mt autorisés par la commission européenne pour 2009/2010. D'ailleurs, il est tout à fait clair que l'Inde et le Brésil sont les plus gros producteurs de sucre de la planète, et le Brésil est le plus gros exportateur de sucre dans le monde. Ce qui est remarquable, et peut-être incroyable, c'est que l'Europe, ex-exportatrice du sucre, est devenue aujourd'hui, l'un des pays importateurs de cette matière essentielle. Rappelons que les prix du café ont également connu une baisse après un plus haut depuis la fin août 2008, à New York deux semaines auparavant. Le café retrouvait ainsi, à Londres et New York, son niveau de fin novembre. Le récent rebond du dollar pesait également sur les prix du café, notait Ralph Hawes, analyste de la maison de courtage Sucden. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en mars a fini à 1323 dollars la tonne jeudi à 11h20 GMT, contre 1374 dollars la tonne à 12h20 GMT la semaine dernière. Sur le NYBoT, l'arabica pour livraison en mars cotait 137,95 cents la livre contre 142,75 cents la livre jeudi dernier. Zineb B.