Où en sommes nous de la décision prise par le gouvernement de réduire considérablement les importations, dont il avait été dit que celle-ci produira certainement un mécontentement au sein de nos fournisseurs, et il y a de quoi, puisque les importations se chiffrent en milliards de dollars ou d'euros. On sait bien que la lutte contre tous les maux, à savoir la corruption, toutes sortes de criminalité organisée, dont le terrorisme, devrait être de longue haleine , que les résultats n'apparaissent en évidence qu'après la maturation de la lutte, ce qui nécessite là encore une durée car rien ne peut être instantané. Les balises pour ce genre de lutte sont mises en place ainsi que le processus juridique qui encadre celle-ci. Comment combattre la corruption ? Comment combattre la bureaucratie ? Il semble bien que la réponse devrait être unique, la même pour combattre ces deux fléaux. Mais, il est vrai que la parade s'inscrit dans la durée et qu'elle est liée impérativement à la démocratisation et à la construction de l'Etat de droit, c'est-à-dire en fin de compte à l'édification de l'Etat dans un contexte où il est bien compris que la corruption et les autres maux affaiblissent l'Etat et posent des obstacles à la remise sur rails de l'économie. C'est devenu une tradition qu'en dehors des recettes pétrolières, les accords de libre échange ou plutôt les échanges commerciaux se traduisent plus particulièrement pour nous par la sortie des capitaux et par l'entrée des marchandises. Si les réserves en devises ainsi que la variation des cours du baril de pétrole sont approchées par l'Algérie sous l'angle de la capacité à continuer à financer le programme à mettre en œuvre par les dépenses publiques et il en est de même pour la capacité à maintenir le même rythme pour ce qui concerne les importations, nos fournisseurs étrangers penseront pouvoir vibrer en phase avec nos importateurs nationaux car les intérêts sont pratiquement les mêmes. Les deux ont tissé assez de liens entre eux pour envisager des accords mutuels de longue durée. Le fait que la décision de réduire les importations se soit traduite par l'interdiction des crédits à la consommation et plus particulièrement les crédits véhicules, les populations qui sont concernées au premier chef donnent plusieurs lectures à celle-ci et pas toujours favorables au gouvernement car elles ne perçoivent " la chose " qu'en fonction de leur marge de manœuvre financière. Du fait que les explications qui leur sont données en dehors de tout cadre organisé, les populations éprouvent une certaine inquiétude, car il leur apparaît que leur sort, ainsi que celui des générations futures, reste suspendu à l'évolution d'une variable dont la maîtrise échappe aux pouvoirs publics. Dès lors, d'anciens reprochent refont surface. Comment se fait-il que notre économie continue à dépendre totalement d'une variable aléatoire ? L'impression est grande qu'il y a une sorte de résignation. Quelle consistance donner au programme à mettre en œuvre en fonction de la disponibilité des réserves en devises ? Quelle quantité d'argent posséder pour la traduire en chantiers ? Le Président, dans un de ses discours répercutés par la TV, a dit aux populations que c'est avec leur aide qu'il pourra combattre la bureaucratie, la corruption, réussir à construire des logements, créer des emplois, etc.