La Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux directeurs inchangés à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs dans un contexte où les signes de reprise économique restent ténus. Le principal taux d'intérêt de la BCE, le taux de refinancement, reste au plus bas record de 1,0%. Il a été ramené à ce seuil le 7 mai à l'issue d'une réduction de 25 points de base. Le taux de la facilité de dépôt reste à 0,25% et le taux de la facilité de prêt marginal à 1,75%. Depuis octobre dernier, la BCE a abaissé le taux de refinancement de 325 points de base, pour lutter contre la crise financière. Le principal taux de la banque centrale reste toutefois le plus élevé des pays industrialisés. Les taux directeurs de la Banque centrale européenne sont au niveau adéquat, a réaffirmé son président Jean-Claude Trichet. "L'information et les analyses disponibles depuis notre réunion du 2 juillet dernier confirment notre opinion que les taux d'intérêt actuels restent appropriés", a déclaré Jean-Claude Trichet lors de la conférence de presse qui a suivi la décision de la BCE de maintenir le statu quo monétaire. "L'activité économique restera faible pour le restant de l'année bien que le rythme de la contraction soit clairement en train de ralentir", a-t-il ajouté. Jeudi, la Banque d'Angleterre a elle aussi observé le statu quo sur son taux directeur, le conservant à son plus bas niveau historique de 0,5%. Elle a toutefois décidé de porter à 175 milliards de livres son programme de rachat d'actifs. Les 75 économistes interrogés par Reuters la semaine dernière avaient dit s'attendre à un maintien du taux de refinancement à 1%. "Cela n'a rien de surprenant", commente Laurent Bilke, analyste chez Nomura. "La marge de manoeuvre était très étroite sachant que le taux (interbancaire) au jour le jour est proche de 0,35%." Le taux interbancaire Euribor à trois mois a touché jeudi un nouveau point bas à moins de 0,9%, tandis que le taux Euribor à une semaine était inchangé à 0,35%. Le taux à six mois a touché un point bas sans précédent à 1,132%. Malgré ces taux très bas, l'activité de prêt bancaire n'est pas jugée très satisfaisante. Jean-Claude Trichet a insisté jeudi sur la nécessité pour les banques de relancer l'activité de prêt. "Notre message reste fortement le même : dire au secteur financier qu'il serait très approprié de réparer les dégâts aussi activement que possible pour qu'il soit en position de faire son travail, c'est-à-dire de prêter", a-t-il lancé. "Nous n'avons pas l'intention de nous substituer aux banques", a-t-il ajouté. En ce qui concerne les prix à la consommation qui restent sages et permettent ainsi des taux d'intérêt bas, le président de la BCE a estimé que les prix devraient peu évoluer, face à la faiblesse de l'activité économique. "Nous pensons que l'épisode actuel de taux d'inflation très bas ou négatifs sera de courte durée et que la stabilité des prix sera maintenue à moyen terme", a déclaré le banquier central. Il a dit s'attendre pour 2010, à une reprise progressive avec des taux de croissance économique positifs d'un trimestre sur l'autre.