Selon les estimations de la Banque mondiale, le ralentissement de la croissance mondiale pourrait faire basculer dans la pauvreté 90 millions de personnes supplémentaires en 2009. Celles-ci viendraient s'ajouter aux 130 à 155 millions d'individus qui avaient déjà sombré dans la pauvreté en 2008, suite à l'emballement des prix de l'alimentation et du carburant. Selon les estimations, plus d'un milliard de personnes souffriront de malnutrition chronique cette année. Cette situation annihilerait les progrès accomplis dans la lutte contre la malnutrition. C'est le constat fait par la Banque mondiale, dans son dernier rapport relatif à la croissance mondiale. Selon la Banque mondiale, la Fondation Bill et Melinda Gates a permis à la Banque mondiale de constituer le Fonds d'appui au financement de l'agriculture, dont le but est d'augmenter les financements ruraux, en annonçant qu'elle apporterait une contribution s'élevant à 20 millions de dollars. Ce fonds permettra d'accroître l'accès aux services financiers tels que l'épargne, le crédit, le paiement et l'assurance. "Nous développons actuellement une initiative "Energie pour les pauvres", destinée aux pays les plus en difficulté" dira la Banque mondiale dans son rapport. 25% des projets d'investissement mis en œuvre durant l'exercice 2008 ont été approuvés en quatre mois. Des initiatives complémentaires de renforcement budgétaire, pour faire face à des situations exceptionnelles (telles que la crise alimentaire et les catastrophes naturelles), ont, également, été approuvées en moins d'un mois au cours de l'exercice 2008-2009. Des réformes ont été adoptées afin de fournir une aide plus rapide dans le cas de situations d'urgence ou de pays sortant d'un conflit. Elles ont permis à la Banque mondiale de réduire en moyenne à quatre mois la durée d'approbation des projets d'investissement mis en œuvre dans ces pays au cours de l'exercice 2008. Cependant, malgré la nécessité d'intervenir rapidement, de nombreux projets d'investissement exigent une préparation soigneuse, notamment lorsqu'ils présentent des risques fiduciaires, environnementaux ou sociaux importants. Dans ce contexte, la Banque mondiale demande aux pays développés de consacrer l'équivalent de 0,7 % du montant de leurs plans de relance, ou autant que leurs moyens le leur permettent, à un fonds d'aide aux pays vulnérables pour soutenir les pays en développement qui ne peuvent se permettre ni renflouements ni déficits. Ce fonds ne constitue pas une nouvelle entité mais donne la possibilité aux pays développés de renforcer les moyens alloués aux acteurs du développement (agences nationales d'aide, agences des Nations unies, banques multilatérales de développement, organisations non gouvernementales, etc.). S'appuyant sur des réformes déjà en cours, le Groupe de la Banque mondiale a pris l'an dernier des mesures énergiques afin d'étendre et d'accélérer l'octroi de prêts, l'assistance et la fourniture de conseils aux pays en développement. Un nouveau mécanisme, permettant d'accélérer le processus d'approbation et de faire bénéficier les pays les plus pauvres d'une aide de 2 milliards de dollars, prélevés sur l'enveloppe de 42 milliards de dollars de l'IDA15. Ces fonds permettront de financer des programmes en matière de protection d'infrastructure, d'éducation et de santé. Nouvelles initiatives de la Banque mondiale Les initiatives du Groupe de la Banque mondiale se consacrent aux trois priorités suivantes : les programmes de protection sociale pour les populations les plus vulnérables, le maintien des investissements réalisés dans les infrastructures et le soutien aux petites et moyennes entreprises et à la microfinance. Le mécanisme financier de soutien aux pays vulnérables vise à accélérer l'aide apportée aux pays les plus défavorisés via le lancement, en mai 2008, du Programme d'intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP), afin d'apporter une aide immédiate aux pays durement affectés par la hausse des prix alimentaires, le programme d'intervention sociale rapide (RSR) qui se concentre sur des interventions sociales en assurant un accès aux services sociaux fondamentaux, à des programmes de protection sociale et à des politiques relatives au marché du travail en vue d'aider financièrement les chômeurs, garantir les flux commerciaux et, enfin, renforcer les systèmes bancaires affaiblis par la crise. Synthèse Lotfi C.