La Russie va chercher à obtenir "la levée du blocus" imposé au gouvernement palestinien, a affirmé mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, au début de sa rencontre à Moscou avec le numéro un du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaal. "Nous cherchons à faire en sorte que toute la communauté internationale soutienne le processus (de règlement pacifique au Proche-Orient), de manière à le rendre irréversible, y compris pour aider à lever le blocus" imposé au gouvernement palestinien, a affirmé M. Lavrov. "Nous espérons que notre rencontre contribuera aux efforts communs entrepris par beaucoup de pays pour consolider les résultats positifs obtenus aux négociations à La Mecque", a déclaré le ministre russe, réaffirmant son soutien au futur gouvernement d'union nationale palestinien. "Les dirigeants russes avaient dès le début soutenu l'idée d'un tel gouvernement", a-t-il dit à M. Mechaal. "Nous apprécions beaucoup le soutien de la Russie, les récentes déclarations du président (Vladimir) Poutine faites à Munich et votre déclaration à l'issue de la réunion du Quartette à Berlin qui vont dans le sens d'un soutien au peuple palestinien et d'une levée du blocus contre le peuple palestinien", a pour sa part déclaré M. Mechaal. Le numéro un du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaal, est arrivé lundi à Moscou pour une visite de deux jours visant à obtenir le soutien de la Russie à une levée des sanctions diplomatiques et économiques imposées par le Quartette au gouvernement palestinien. "Nous avons souhaité dès le début que Moscou soit la première étape de nos visites après les négociations à La Mecque, pour vous demander conseil sur les démarches à entreprendre après l'accord de La Mecque", a assuré M. Mechaal, s'adressant à M. Lavrov. Le récent accord conclu le 8 février à La Mecque entre le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement islamique Hamas sur un gouvernement d'union nationale semble diviser les membres du Quartette, les Etats-Unis et la Russie divergeant notamment sur le soutien à apporter au futur gouvernement palestinien. Sur le terrain, les habitants de Naplouse, en Cisjordanie, contraints à se terrer chez eux pendant deux jours d'opérations militaires israéliennes, ont lentement renoué mardi avec leur quotidien après le retrait des soldats. Des engins de la municipalité s'affairaient à raser des remblais de terre érigés par les soldats israéliens aux entrées de la casbah, la vieille ville de Naplouse où l'armée israélienne a concentré ses opérations avant de s'en retirer lundi soir. Après deux jours de couvre-feu, les commerçants ont progressivement rouvert leurs magasins. Certains ont dû faire appel à des forgerons pour réparer les portes métalliques endommagées ou défoncées par les blindés israéliens. Craignant un retour de l'armée israélienne, de nombreux habitants se sont rués vers les épiceries pour faire des provisions. Etudiants et écoliers ont repris le chemin de leurs établissements. Un chef des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, issues du Fatah, a affirmé que l'opération, en dépit des dévastations qu'elle a provoquées, avait été "un échec".