Un attentat-suicide a tué une vingtaine d'Afghans et en a blessé plusieurs autres mardi devant la principale base militaire américaine en Afghanistan alors que le vice-président américain Dick Cheney y était en visite. Un soldat américain et un de la coalition sont au nombre des morts dans cet attentat-suicide revendiqué par les talibans qui affirment que Dick Cheney était effectivement la cible. Le bilan restait incertain. Alors que le gouverneur de la province Abdul Jabar Taqwa a fait état de 20 morts mais un premier bilan de l'OTAN annonçait trois morts dont un soldat américain et un de la coalition. L'Alliance atlantique précisait que cet attentat avait également fait 23 blessés. La différence entre ces deux bilans restait invérifiable dans l'immédiat.La déflagration s'est produite à la première grille de sécurité devant la base de Bagram. Le commandant William Mitchell a déclaré qu'il ne semblait pas que cet attentat ait été dirigé contre le vice-président américain. "A ce stade, il ne semble pas que cette bombe ait été destinée au vice-président. Il ne se trouvait près du lieu de l'explosion. Il se trouvait en sécurité à l'intérieur de la base au moment de cette explosion", a précisé l'officier américain. Cheney, qui a passé la nuit à Bagram, a pris son petit déjeuner avec les soldats américains mardi matin. Dans la journée, le vice-président américain devrait s'entretenir avec le président afghan Hamid Karzaï après l'annulation de leur rencontre lundi en raison des mauvaises conditions météorologiques qui ont empêché Dick Cheney de se rendre à Kaboul. Il faut dire le vice-président américain Dick Cheney, en visite surprise à Islamabad lundi, a exhorté le président pakistanais Pervez Musharraf à renforcer la lutte contre des talibans et des membres d'Al-Qaïda regroupés le long de la frontière avec l'Afghanistan. "Il faut faire beaucoup plus" au Pakistan, a expliqué à Washington le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, sans démentir des informations selon lesquelles Dick Cheney avait été chargé de délivrer une sérieuse mise en garde au président Musharraf. Après deux heures d'entretiens avec le chef d'Etat pakistanais, M. Cheney "a exprimé les appréhensions des Etats-Unis face au regroupement d'Al-Qaïda dans les zones tribales (frontalières de l'Afghanistan) et a appelé à un effort concerté pour contrer la menace", selon un communiqué pakistanais. M. Cheney s'est ensuite rendu en Afghanistan pour rencontrer le président afghan Hamid Karzai, mais la rencontre prévue lundi soir à Kaboul a été annulée "en raison du mauvais temps", a annoncé la présidence afghane, indiquant que cet entretien pourrait avoir lieu mardi. La neige tombant en abondance sur Kaboul a, semble-t-il, empêché M. Cheney, qui venait d'atterrir sur la base militaire de Bagram (60 km au nord de Kaboul), de poursuivre sa route vers la capitale. A Islamabad, le numéro deux américain a fait part des "graves inquiétudes des Etats-Unis" à la suite d'informations du renseignement américain sur une offensive imminente au printemps de talibans contre les forces occidentales en Afghanistan, a ajouté le communiqué. Cependant, M. Cheney a dit "apprécier le rôle pivot du Pakistan dans la lutte contre le terrorisme" et a plaidé pour que les liens entre les deux alliés dans la "guerre contre le terrorisme" soient renforcés.