L'industrie nucléaire civile en Algérie semble aiguiser des appétits insoupçonnés. Après les Russes et les Américains, voilà que les Français veulent se lancer dans la course. Mais, parce qu'il y a un mais, les Français conçoivent cela sous la forme d'un troc, histoire d'en tirer le maximum d'avantages. Dans ce contexte, le ministre candidat à la présidentielle française, M. Nicolas Sarkozy, a déjà dressé le tableau du nouveau type de relations économiques qui devra lier Alger et Paris, s'il est élu à la magistrature suprême. Il faut dire que depuis quelques temps les candidats à la présidentielles française ont lancé une offensive de charme envers Alger. Après avoir exploité en long, en large et en travers le dossier des crimes coloniaux en Algérie, voilà que les candidats à la présidentielle française s'attaquent au volet des relations économiques et commerciales, à travers la déclaration du ministre candidat à propos d'une éventuelle coopération avec l'Algérie dans le domaine du nucléaire. C'est, hier, au cours d'une conférence de presse destinée à présenter son programme de politique internationale, que Sarkozy s'est dit disposé à "aider l'Algérie, avant d'autres Etats, à développer son industrie nucléaire civile" avant d'ajouter qu'il souhaitait que "cette coopération nucléaire soit accompagnée d'un partenariat sur l'exploitation des champs gaziers". Le ministre candidat a également déclaré qu'"à travers l'exemple algérien, grand pays d'Afrique, c'est aussi dire que pour moi le développement du Sud passe par l'accès à l'énergie et donc au nucléaire", a-t-il poursuivi, soulignant que "l'énergie du futur n'a pas à être la possession exclusive des pays les plus développés, dès lors qu'un système de garanties peut fonctionner efficacement". Il en reste néanmoins que l'Algérie a déjà entamé des consultations avec les Russes pour développer son nucléaire civil et risque fort de signer un accord de coopération avec les Américains. Reste à savoir maintenant si la position de Sarkozy peut être assimilée à un simple argument de campagne ou bien constitue l'un des fondements de son programme de politique étrangère. Toutefois, s'il est élu.