Les députés iraniens ont déclaré mercredi que la République islamique allait répondre sévèrement à l'ingérence étrangère dans les affaires domestiques du pays. Une déclaration signée par 215 des 290 membres du parlement et lue par le député Jasem Saedi au parlement a condamné les Etats- Unis, la Grande-Bretagne et la France pour leur ingérence dans les affaires intérieures iraniennes. "Les explications hâtives et imprudentes des ministres américain et français des Affaires étrangères en soutien aux émeutiers des événements post-électoraux iraniens et l'ingérence de l'ambassade britannique à Téhéran sont des exemples clairs d'ingérence dans les affaires intérieures iraniennes", a indiqué la déclaration postée sur le site Internet du Parlement. Ces exemples sont également "des violations des régulations internationales", a précisé le communiqué. "Ces pays devraient savoir que l'ère de l'ingérence dans les affaires intérieures iraniennes est passée.. Le grand peuple d'Iran et le gouvernement islamique apportera une réponse sévère aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne", a poursuivi la déclaration, sans donner de détails concernant la réponse à donner. "Nous, représentants des Iraniens au parlement, condamnons fermement ces ingérences et appelons le gouvernement et le président à réajuster leurs relations avec ces pays selon leur comportement afin qu'ils sachent que la réponse iranienne ne se limitera pas aux mots et déclarations", a ajouté le parlement. Téhéran affirme que l'occident s'est mêlé de manière irresponsable aux affaires intérieures iraniennes pour tenter "un coup d'Etat de velours" contre le système religieux du pays. Les Etats-Unis et la plupart des pays européens ont appelé les officiels iraniens à ne pas agir contre les manifestants après l'élection présidentielle du 12 juin. La semaine dernière, les porte-paroles du président américain Barack Obama, du Premier ministre britannique, Gordon Brown, de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Nicolas Sarkozy ont déclaré respectivement que leurs dirigeants ne féliciteraient pas le président iranien lors de son investiture. "Personne n'attend les messages de félicitation des leaders occidentaux", a déclaré le président Ahmadinejad mercredi dernier lors de la cérémonie de son investiture. Dimanche, M. Ahmadinejad a affirmé que son gouvernement punira sévèrement ces puissances belliqueuses qui ont attisé les flammes des troubles en Iran. De son côté, le candidat vaincu de la présidentielle iranienne, Mohsen Rezaï, a déclaré mercredi que si les accusations de maltraitances sur les détenus s'avéraient vraies, les officiels responsables seraient jugés, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Mehr. Si les rumeurs "sur les mauvais traitements infligés à la population dans les rues et dans les prisons sont prouvées, alors tous les officiels responsables, au moins, devront être destitués et jugés", a souligné M. Rezaï. Il s'est exprimé à ces propos lors d'une réunion avec l'Association des avocats iraniens défendant les droits de l'Homme, selon le média. Si ces accusations d'abus sur les détenus arrêtés après l'élection présidentielle sont vraies, la journée de deuil national devra être déclarée, a affirmé l'ancien chef conservateur des Gardiens de la révolution cité par Mehr.