Ali Larijani déclare que son pays pourrait revenir sur l'accord tripartite conclu avec le Brésil et la Turquie. Le gouvernement iranien remettra aujourd'hui à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) l'accord d'échange d'uranium qu'il a conclu lundi avec la Turquie et le Brésil. Selon le service de presse du gouvernement turc, le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad a affirmé lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan que l'Iran allait prochainement informer l'AIEA de l'accord, s'engageant à accepter ses termes. Pour la République islamique, «cet accord est une opportunité pour tous» et peut-être «le début d'une nouvelle approche et d'une nouvelle atmosphère» pour le règlement de la crise sur son programme nucléaire. Le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Royaume Uni, France, Russie, Chine, Allemagne) doute toujours des intentions iraniennes. Samedi, lors d'une visite en Turquie dans le cadre sa tournée au Proche-Orient, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a estimé que le dossier du programme nucléaire iranien s'est paradoxalement clarifié après l'accord tripartite, au détriment de Téhéran. Pour M. Kouchner, la situation est claire. «Je ne peux pas ne pas constater que le lendemain de la nuit où ils ont signé, il y a eu la déclaration iranienne sur la poursuite de l'enrichissement à 20% et l'accord des cinq membres permanents du Conseil de sécurité sur le projet de résolution». «Est-ce que la démarche brésilo-turque empêche la résolution du Conseil de sécurité ? Je ne crois pas. Est-ce que ça l'accélère ? Peut-être. Mais je suis sûr de quelque chose, ça clarifie un peu» la situation, a déclaré M. Kouchner. Devant cette attitude qui fait fi des efforts des Brésiliens et des Turcs, le président du Parlement iranien, Ali Larijani déclare que son pays «pourrait revenir sur l'accord tripartite conclu avec le Brésil et la Turquie en vue d'un échange d'uranium» si les grandes puissances ne l'acceptent pas dans sa totalité. «Le Parlement soutient cet accord dans sa totalité. Si elles (grandes puissances) cherchent à l'examiner partiellement, le Parlement ne l'acceptera pas», a-t-il affirmé. Il (l'accord) «nous offre des choses de même qu'à l'autre partie. C'est un cadre logique pour des pourparlers», conclut-il.