Le nouveau cycle de négociations d'un texte qui servira de déclaration finale pour la Conférence sur les changements climatiques de Copenhague de décembre 2009, qui s'est ouvert lundi dernier à Bonn (Allemagne) pour préparer un texte ambitieux prévoyant une réduction des émissions de gaz à effet de serre et un transfert de technologie verte aux pays en développement, n'ont fait que peu de progrès, a regretté, vendredi, le chef de la Convention de l'ONU sur le climat. " Des progrès limités ont été accomplis à cette réunion, même si les gouvernements se sont attelés à quelques points pratiques dans les domaines de l'adaptation, de la technologie et du renforcement des capacités ", a déclaré Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (CCNUCC). " Donc, avec 15 jours de négociations seulement avant la Conférence sur les changements climatiques de Copenhague de décembre 2009, les négociations devront être considérablement accélérées si l'on veut obtenir un résultat ", a-t-il ajouté. Selon lui, les pays industrialisés doivent se montrer plus ambitieux dans l'adoption de cibles de réduction des émissions à moyen terme significatives. "Il faut aussi clarifier le financement et l'aide technologique que les pays industrialisés sont prêts à fournir pour aider les pays en développement à rendre leur croissance économique plus verte et s'adapter aux effets des changements climatiques ", a-t-il insisté. " Dans le contexte du G8 et du Forum des puissances économiques sur l'énergie et le climat lancé par le président américain Obama, j'observe un groupe de pays qui envisagent de prendre des mesures qui leur permettraient de profiter du succès des technologies propres. La question est de savoir comment tous les pays peuvent en profiter ", a dit Yvo de Boer, qui a dit craindre que les pays en développement ne soient laissés à l'écart sans accès à la technologie ou au financement. De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé, lors d'une conférence devant la Fédération mondiale des associations des Nations Unies, à Séoul (Corée du Sud), qu'il restait " moins de 10 ans pour interrompre l'accroissement des gaz à effet de serre si l'on veut éviter des conséquences catastrophiques pour la population et la planète ", indique un communiqué du Programme des Nations unies pour la population et l'environnement (PNUE). Le SG de l'ONU a souligné qu'il attendait près de 10 chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet des Nations unies sur le changement climatique convoqué pour le 22 septembre à New York. Le réchauffement de la planète préfigure des perspectives d'accroissement des catastrophes naturelles, avec des phénomènes plus fréquents et plus violents. En cas d'urgence, ce sont les plus vulnérables, c'est-à-dire les pauvres, les personnes âgées, les femmes et les enfants, qui souffrent le plus de la faim et de privatisations. La gestion des risques de catastrophes jouera un rôle de plus en plus central pour affronter les effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire. Selon la FAO, avec la panoplie de cyclones tropicaux, vagues de chaleur, pluies torrentielles, sécheresses, inondations, vents extrêmes et hausse du niveau des mers, le réchauffement de la planète entraînera vraisemblablement des catastrophes naturelles supplémentaires qui compromettront la production vivrière. Toutefois, la répartition de leur impact ne sera pas égale. Pour les habitants de zones à latitudes moyennes ou élevées, comme le nord du Canada, la Sibérie et la Scandinavie, l'agriculture sera facilitée, tandis que les habitants des zones déjà victimes de pénuries alimentaires ils seront vraisemblablement confrontés à des risques additionnels de production. D'après les modèles d'impact du changement climatique, certaines régions céréalières perdront une partie de leurs superficies agricoles. Il s'agit de l'Europe orientale, méridionale et occidentale, de l'Amérique centrale et des Caraïbes, de l'Océanie et de la Polynésie, de l'Afrique de l'Est, du Nord, de l'Ouest et de l'Afrique australe, ainsi que de l'Asie du Sud. L'Afrique du Nord et l'Afrique australe seront les plus durement frappées, et l'Afrique subsaharienne pourrait connaître des pertes de production céréalière allant jusqu'à 33 % d'ici 2060, selon certains modèles. En Amérique latine, la productivité agricole et animale chutera, de même que les disponibilités hydriques. En Asie, les deltas très peuplés connaîtront des crues, des sécheresses et la diminution des réserves d'eau douce, ce qui portera préjudice à la sécurité alimentaire.