Cinquante-cinq pays, représentant 78% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont formulé leurs objectifs individuels pour lutter contre le changement climatique, annoncent les Nations unies. «C'est un apport de sang neuf aux négociations de l'ONU sur le climat», a estimé Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques cité par l'agence de presse Reuters. L'accord a minima conclu en décembre 2009 au sommet de Copenhague prévoyait l'échéance du 31 janvier pour fixer leurs objectifs de réduction des émissions à l'horizon 2020. Les 55 pays, sur les 194 que compte l'ONU, se sont globalement contentés de réitérer leurs engagements annoncés avant la conférence de Copenhague, laquelle n'a pas permis de produire un nouveau traité international contraignant avec objectifs chiffrés. L'accord prévoyait juste la limitation de la hausse des températures à 2°C au-dessus de leur niveau pré-industriel et fixait l'objectif de créer un fonds doté de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à faire face aux effets des changements climatiques. Le texte laissait en blanc les objectifs individuels des pays membres de l'ONU qui soulignera que l'échéance du 31 janvier était flexible et que les autres pays pouvaient encore annoncer leurs objectifs plus tard. Toutefois, d'ores et déjà, des climatologues mettent un bémol en affirmant que les objectifs annoncés jusqu'à présent ne permettront pas de limiter la hausse des températures mondiales. Ils risquent d'être insuffisants par rapport à ce que les scientifiques jugent nécessaire pour éviter les effets désastreux du réchauffement climatique. Le responsable des questions de climat aux Nations unies, Janos Pasztor, a affirmé que, si les 55 pays ont présenté leurs engagements dans un courrier avant lundi dernier, respectant ainsi la date butoir fixée par les Nations unies, ils ne se sont cependant pas fixé les objectifs qui limiteraient la hausse des températures dans le monde. M. Pasztor a observé qu'au vu des engagements pris jusqu'à présent il sera «assez difficile» d'empêcher les températures de grimper de plus de deux degrés Celsius. «Il est probable, selon bon nombre d'analystes, que, si nous ajoutons tous ces chiffres qui ont fait l'objet de discussions à Copenhague, s'ils sont appliqués, il sera toujours assez difficile d'atteindre les deux degrés», a-t-il affirmé à l'agence de presse Associated Press.