Le secteur ferroviaire en Algérie répond aux exigences du processus de développement économique et social lancé depuis 1999. D'autant plus qu'il faut noter que le rôle du transport ferroviaire dans l'économie nationale n'est pas négligeable. Dans le cadre de cette vision, l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a multiplié ses efforts en procédant constamment au lancement d'avis d'appel d'offres pour la réalisation de grands projets à travers le pays. Dans cette optique, cette dynamique se poursuit avec le lancement par l'Anesrif d'un appel d'offres international restreint pour la réalisation d'un train rapide de type TGV, entre la ville de Jijel et Sétif. L'appel d'offre consiste en la réalisation de l'étude d'une nouvelle ligne ferroviaire électrifiée entre les deux villes sur 130 km. La vitesse d'exploitation retenue est de 220 km/h. Selon l'Anesrif, « la construction de ce TGV permettra à Jijel de disposer dans les prochaines années d'une liaison ferroviaire moderne et rapide avec la capitale des Hauts-Plateaux. » Les deux villes seront également reliées par une autoroute construite sur un site vierge dont la réalisation a été confiée à des entreprises italiennes, dans le cadre d'un accord entre les gouvernements des deux pays. En outre, d'importants travaux de modernisation de la route reliant Jijel à Bejaia sont en cours. Il est à noter que les avis d'appel d'offres relatifs à des projets ferroviaires se poursuivent à un rythme soutenu. Au premier semestre 2009, une vingtaine a été lancée par l'Anesrif. Cette agence compte, à court et moyen termes, lancer une autre série d'appels d'offres, vingt précisément. A ce titre, l'objectif de ces grands projets d'infrastructures est de permettre à Jijel, notamment son port Djendjen, d'avoir des liaisons ferroviaires et autoroutières modernes avec les villes avoisinantes. Le gouvernement compte en effet faire de Jijel un grand pôle de développement économique grâce à son port Djendjen, dont la gestion a été confiée à DP World et à sa zone franche Bellara où d'importants investissements notamment dans la sidérurgie sont projetés par l'égyptien Ezz-Steel. En effet, l'Algérie veut faire du port de Djendjen l'un des plus modernes de la Méditerranée et le positionner comme un concurrent direct de celui de Tanger au Maroc pour attirer des investisseurs. Les structures offertes par le port de Tanger ont été déterminantes dans le choix opéré par le français Renault qui a décidé d'implanter sa première usine africaine au Maroc. Le gouvernement algérien semble avoir retenu la leçon. Notons que le coût financier du programme de modernisation ferroviaire est estimé à 80 milliards de dollars, ce qui fait de l'Anesrif, la plus importante des agences nationales en termes de budgets d'investissement à gérer. Le réseau ferroviaire actuel, d'un linéaire de 3.500 km, sera renforcé pour atteindre 6.000 km, intégralement modernisés selon les normes internationales. Aussi, le plan d'électrification de la voie ferrée s'étalera jusqu'à 2015 pour l'ensemble du réseau ferroviaire. Il faut préciser, que tous les projets engagés dans le nord du pays seront réceptionnés avant fin 2014. En outre, le programme de modernisation et d'extension du réseau ferroviaire s'accompagne, d'une grande opération d'acquisition de matériels pour la compagnie de transport ferroviaire, laquelle est déjà engagée pour 17 autorails, 30 locomotives diesels et 64 rames automotrices. Yazid Idir