Réunis au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, les ministres de l'Agriculture et de l'Environnement de plusieurs pays africains discutent d'un projet de résolution relatif au réchauffement climatique.Si celui-ci est adopté, l'Afrique demandera 67 milliards de dollars d'aide annuelle aux pays industrialisés pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique, lit-on sur l'Express.fr. Le texte en discussion au siège de l'UA doit encore être formellement approuvé par les dix ministres. Les ministres de l'Agriculture et de l'Environnement des pays africains réunis à Addis-Abeba cherchent ainsi à forger une position commune en vue du sommet sur les changements climatiques, en décembre à Copenhague. L'Afrique ne joue qu'un rôle mineur dans le réchauffement de la planète mais pourrait bien être le continent le plus touché par la sécheresse, les inondations et autres catastrophes engendrées par l'évolution du climat. Les auteurs du projet de résolution regrettent en outre l'absence de cohésion qui a jusqu'ici limité la marge de manœuvre de l'Afrique dans les tractations internationales. Selon Reuters , les négociateurs doivent bénéficier d'un appui politique au plus haut niveau du Continent pour faire en sorte que la voix africaine dans les négociations sur le changement climatique soit considérée avec le sérieux qu'elle mérite. Evoquant le rôle que la pollution de l'hémisphère Nord a pu jouer dans les famines qui ont dévasté son pays dans les années 1980, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a exhorté récemment les pays industrialisés à se mobiliser pour l'Afrique. Selon une étude publiée en mai par le Forum humanitaire mondial, les pays en développement supportent 90% des conséquences humaines et économiques du réchauffement, alors que les 50 pays les plus pauvres de la planète n'émettent qu'un centième des gaz à effet de serre tenus responsables de ce réchauffement. L'Afrique, dont quinze pays figurent sur la liste des 20 plus vulnérables, y est présentée comme le continent le plus exposé au risque climatique. Les pays en développement regrettent que les grandes puissances rechignent à montrer l'exemple en terme de réduction des émissions et les accusent de chercher à leur imposer une part de ces réductions sans leur fournir la technologie nécessaire. La conférence de Copenhague doit donner naissance à un nouveau traité pour remplacer le protocole de Kyoto. Or, les discussions entamées en ce sens risquent d'échouer faute d'une accélération, a estimé récemment Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Le diplomate n'a fait état que de "progrès sélectifs" à l'issue du dernier cycle de discussions, à la mi-août, à Bonn. Dalila B.