Les précédentes lois de finances complémentaires n'ont jamais été aussi importantes que celle de cette année. Les nouvelles mesures instaurées dans la LFC 2009 continuent toujours de faire parler d'elles. C'est l'Union Maritime et Fluviale Marseille-Fos, qui décide de réagir, de l'autre coté de la rive méditerranéenne, pour protester auprès des pouvoirs publics et économiques français, contre les nouvelles mesures relatives au commerce extérieur. L'UMF a, ainsi, alerté, il y a deux jours, la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, sur les menaces qui pèsent sur les échanges franco-algériens. L'organisme, qui fédère les associations de professionnels portuaires de Marseille-Fos et les compagnies maritimes, dénonce, en effet, à travers un communiqué rendu public, les mesures prises par le gouvernement algérien pour freiner ses importations, en question, notamment, avec la fin des procurations, l'obligation de recourir au crédit documentaire, la taxation à hauteur de 3% des services achetés à l'international et l'interdiction totale d'importer des engins de TP d'occasion, pièce maîtresse des échanges de l'UMF avec l'Algérie. Selon l'UMF, Ces dispositions risquent de fragiliser l'activité du port de Marseille. "Avec plus de 8 millions de tonnes par an (hydrocarbures inclus), 10% du trafic total du port de Marseille-Fos reposent sur les échanges avec l'Algérie ", signale l'UMF. Dans les bassins Est de Marseille, 35 à 40 % des trafics sont destinés à l'Algérie ". " Ces mesures menacent directement l'activité dans les bassins Est de nombre de nos adhérents dont le chiffre d'affaires est pour certains à 75 % généré par les exportations sur l'Algérie ", précise l'UMF. Les trafics ro/ro d'engins TP d'occasion, notamment sont directement impactés par ces décisions. Il faut dire que l'Algérie est devenue un véritable dépotoir pour les produits usagés et contrefaits. Les importateurs importent des engins et des camions qui ne roulent plus ou des produits de contrefaçon dangereux pour la santé publique. Il était temps que le gouvernement prenne des mesures pour réguler les importations. L'Algérie, dont les importations ont atteint les 40 milliards de dollars en 2008, en augmentation de 300% par rapport à 2002, est devenue un grand bazar pour les produits de toute destination. De nombreux importateurs utilisent des registres du commerce établis avec de fausses identités pour importer et ne pas payer les impôts et les taxes. Par ailleurs, l'UMF dénonce l'instauration du crédit documentaire comme unique mode de paiement des importations. Ce moyen de paiement propre au commerce international, très sûr mais très contraignant, selon l'organisme, était jusque-là peu utilisé par les entreprises algériennes. Plus de 90% des importations de marchandises et 50% de services étaient, en effet, payés via le transfert libre, un mode qui n'oblige pas les importateurs de disposer d'une importante trésorerie. L'association souhaite donc que " la France, 2e partenaire mondial de l'Algérie, entame des négociations pour que soient trouvées des solutions intermédiaires à ces mesures radicales qui pénalisent l'Algérie comme la France ". Lotfi C.