Comme à chaque ramadhan, Bahdja Rahal, l'hardie chanteuse, l'une des rares à avoir pénétré l'univers exclusivement masculin de la musique andalouse, sera aujourd'hui à l'affiche du Palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, un premier concert avant celui du 07 septembre qui sera proposé à la salle El Mouggar. Autres rendez-vous pris, celui du 5 février 2010 à l'Institut du monde arabe avec un master class et débat, et enfin, un miniconcert en fin de journée et le 26 mars, au Centre culturel algérien de Paris. Ce soir, Bahdja Rahal qui est tout à fait habitués aux soirées ramadanesques algéroises et à son public, ne chantera pas seulement sa spécialité que sont les noubate, mais aussi du aroubi, du hawzi et même du medh, pour toucher certainement plus de monde.La dernière nouba qu'elle avait mise dans les bacs, s'appelle Nouba Sika 2 et la chanteuse prépare une autre surprise pour le mois de février prochain, surprise qui sera accompagné certainement de concerts ou de tournées pour la promotion de son produit. Rappelez-vous, Bahdja Rahal s'est attelée depuis 1995 à sauvegarder le patrimoine musical andalou en enregistrant nouba sur nouba, du moins celles qui restent encore dans les mémoires de grands interprètes connus pour détenir l'authenticité du rythme de ce genre musical. Ce travail entamé sous l'œil vigilant du maître, Ahmed Serri, n'est pas encore à son bout. La première nouba qu'elle a ainsi sauvée de l'oubli, elle l'a enregistré en 1995, dans le mode Zidane. Il y a deux ans, Bahdja Rahal avait présenté un album dans le mode Raml. Ce dernier qui entre dans le cadre de l'enregistrement des 12 noubate restantes -il y en avait 24 au départ-, fait partie de sa deuxième série de nouba. A l'origine, il existait 24 noubate, chacune composée dans un mode défini. Il n'en reste actuellement plus que 11 au Maroc, 16 en Algérie (dont 4 inachevées) et 13 en Tunisie. Chaque noubate correspondait à une heure de la journée et se divisait en une suite de plusieurs pièces de rythmique différente. En général, les mouvements de la nouba s'enchaînent en accélérant progressivement le tempo, jusqu'à la dernière pièce, plus lente, destinée à l'apaisement. La nouba sur le mode Raml que Bahdja Rahal avait enregistrée comporte huit titres, dont un istikhbar Zidane tiré de la poésie d'Ibn Zeydoun et un betaïhi Raml inédit. L'artiste a dores et déjà achevé sa première série de 12 noubate, sauf qu'après, viendront des noubas dans les modes Mezmoum, Rasd et Zidane de la deuxième série de noubate entamée en 2005. L'interprète a toujours regretté la mauvaise distribution de ces albums surtout à l'intérieur du pays. Selon elle, de nombreux fans lui ont adressé des messages l'informant de la difficulté ou parfois de la non- disponibilité de ses produits chez les disquaires locaux. " La distribution est mal faite, elle devrait être nationale et pas seulement dans la capitale. Le public se trouve dans tous les coins du pays et cette musique doit être proche du peuple ", avait-elle soutenu, ajoutant que ce n'était pas de son ressort de " trouver des solutions pour cela, moi je ne suis qu'une artiste-interprète, mon rôle principal consiste en la contribution à la sauvegarde de ce patrimoine musical avec tout ce qu'il comporte comme textes, musiques et modes, et le promouvoir afin que le grand public s'intéresse à cet art ". Bahdja Rahal qui était une parfaite inconnue du public au début des années 90 est devenue, moins d'une décennie plus tard, une véritable vedette de ce genre classé chez nous, " musique andalouse classique. " Depuis, à chaque concert, l'interprète qui vit entre Paris et El Biar (Alger) fait le plein. D'ailleurs, la chanteuse a été classée, selon un sondage, 4e meilleure vente de disques en Algérie, derrière cheba Djenet, Bilal et un autre chanteur de raï, toutes musiques confondues. Bahdja s'était réjouie en disant qu' "être classée juste après le raï, c'est qu'on a gagné quelque part. " Yasmine Ben