Le Système comptable et financier (SCF) ne sera en effet applicable qu'a compter du premier janvier prochain. Le cabinet de consulting KPMG s'est penché sur la question et estime que cette mise en œuvre a deux conséquences : la première est que le nouveau plan comptable algérien devra être fonctionnel à compter du 1er janvier 2010 ; la seconde est que le bilan au 31.12.2010, à préparer en mars avril 2011, devra être prépare en application du SCF. Selon KPMG, il y aura tout de même une coexistence à gérer, début 2010, avec l'obligation de faire fonctionner en parallèle l'ancien système, jusqu'au mois d'avril pour boucler les comptes ( PCN ) de 2009 et le nouveau pour prendre en charge les opérations courantes dans le cadre du SCF. Ainsi, le SCF aura une incidence indirecte sur 2009, puisque les états financiers 2010, en SCF, devront présenter une colonne 2009, bien évidemment en SCF, donc différente du " vrai " bilan 2009. La transition apparaît alors comme plus compliquée. Cette incidence indirecte existe et nécessitera certains travaux. Pour autant, la loi n'a pas prévu que les entreprises devront avoir une double comptabilité tout au long de 2009, note KPMG, qui précise qu'il suffira donc, normalement, de reprendre les comptes 2009, "PCN ", les remettre en SCF. Aussi KPMG met en exergue des urgences à prendre en compte lors de l'application du SCF. Pour préparer le plan de comptes, KPMG recommande d'éviter à tout prix les gadgets et d'effectuer un travail sérieux. Il s'agit, selon eux, de prendre un peu de recul sur la structure actuelle du plan de comptes qui aurait pu se déformer après plusieurs années d'utilisation, revoir de plus près ce qu'il y a actuellement dans les comptes " poubelle " de l'actuel PCN (du type "dépenses en attente d'imputation ", " autres débiteurs ") et voir ce qu'on en fera (éclatement, regroupement... ) et rebâtir un plan de comptes selon la nouvelle nomenclature qui soit organisé selon la logique des racines du nouveau référentiel mais également des éventuelles racines analytiques ou de contrôle de gestion. Toute entreprise un peu complexe qui partira sur un nouveau plan de comptes " mal pensé " aura 90% de chances de manquer sa conversion ou de devoir reparamétrer son plan comptable en cours de projet, est-il noté. Néanmoins, et en admettant que les problématiques comptables aient été prises en charge, la seconde grande urgence résulte dans la formation du personnel. KPMG indique qu'il existe une offre pléthorique de formations en tout genre et destinées à tous les publics. Néanmoins, les formations sont souvent beaucoup trop théoriques et consistent parfois à lire et relire la loi, sans réels exemples d'application ou cas pratiques. KPMG estime aussi que les formations sont trop longues, jusqu'a 30 jours, et abordent l'intégralité du texte, y compris les sections les plus ardues qui ne concernent qu'une entreprise sur cent... Le cabinet conseil recommande ainsi de privilégier des formations courtes et pratiques, adaptées au public visé, de recourir à des organismes accrédités et de qualité, pour les formations en masse (comptables, assistants comptables...), et pour les aspects les plus ardus du SCF qui ne concernent véritablement que les DFC ou les DFC adjoints, ne prendre les formations qu'auprès de grands cabinets algériens ayant une réelle pratique des IFRS. KPMG estime aussi que les formations où tout le service comptable est inscrit pour tous les sujets sur une durée de 25 ou 30 jours sont une véritable hérésie. La plupart des gens en sortent plus inquiets que formés et sont loin d'être opérationnels. Isma B.