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Face à la crise mondiale, quelle est la portée de la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de KEYNES
Publié dans Le Maghreb le 29 - 08 - 2009

Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université Economiste (Algérie ) LES GRANDS TRAITS DE LA THEORIE KEYNESIENNE Keynes a été le premier à décrire l'activité économique à l'aide du processus du circuit économique. Il a également été le premier a montrer la nécessité de créer une véritable comptabilité nationale. Il a également démontré que les comportements des agents économiques pris isolément étaient parfois incompatibles avec l'intérêt général. La base de la pensée keynésienne réside dans le fait de considérer que la demande effective (c'est-à-dire le niveau de consommation et le niveau d'investissement) détermine le niveau de production donc le niveau de l'emploi. Les "stratégies" politiques de relance keynésienne se fondent également sur l'importance du rôle de l'état dans l'économie. Keynes ne croit pas à l'autorégulation de l'économie par les mécanismes naturels des lois du marché. L'état doit donc intervenir en tant qu'agent régulateur car le capitalisme livré à lui-même ne peut que conduire à des crises chroniques. C'est à l'Etat d'intervenir pour relancer la demande de biens de consommation et de biens d'investissement. Keynes a en quelque sorte été l'artisan du développement de l'Etat providence après la 2° guerre mondiale. eynes conteste totalement les fondements de l'analyse classique libérale. Keynes raisonne au niveau macroéconomique et considère que la " théorie classique n'est applicable qu'au cas du plein emploi ". Or écrivant durant la période de crise de l'entre-deux guerres ce qui l'intéresse c'est ce qui se passe en période de sous-emploi. De cela découle deux points clés : l'offre ne crée pas comme chez Jean-Baptiste Say sa propre demande mais dépend de la demande effective; à la différence des classiques la monnaie n'est pas une voile mais influe sur l'économie réelle. La demande effective est la demande anticipée par les entrepreneurs. Ces derniers calculent la production qu'ils doivent réaliser afin de d'offrir la quantité optimale de biens et de services demandée par les agents économiques. Le sous emploi des facteurs de production est selon Keynes dû au fait que les entrepreneurs ont des anticipations pessimistes et sous-estiment la demande effective. Keynes à la différence de Jean-Baptiste Say et des néo-classiques ne raisonne pas dans le cadre d'une " parfaite rationalité des agents et d'une information parfaite sur la situation présente et future " aussi la demande effective dépend de prévisions d'agents qui peuvent ne pas conduire au plein emploi. Demande effective et marché de travail: Pour Keynes, le salaire n'est pas seulement un coût c'est aussi un déterminant important de la demande. Par ailleurs pour lui le mécanisme des prix sur le marché du travail n'aboutit pas usuellement au plein emploi d'où l'introduction de la notion de chômage involontaire. Pour les classiques l'offre de travail par les salariés dépend du salaire réel. S'il y a du chômage c'est que le salaire réel est supérieur à la productivité marginale du travail. Le chômage ne peut être que volontaire c'est à dire venant du refus de travailler au nouveau salaire d'équilibre. Pour Keynes les salaires nominaux ne peuvent pas baisser pour les raisons suivantes: a) des salaires nominaux sont liés à la négociation des contrats -b)une baisse des salaires nominaux entraînerait une baisse de la demande qui provoquerait à son tour la baisse de la production. La demande effective En économie fermée, elle se compose de la consommation + l'investissement (C+I). La consommation:est le fait de consommer des biens et services, dans le but de satisfaire des besoins ou des désirs , l'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée,chez les classiques l'épargne dépend du taux d'intérêt mais chez Keynes, elle dépend du revenu et pour Keynes l'investissement dépend du taux d'intérêt et de l'efficacité du capital utilisé. Enfin relatif à la théorie de la monnaie, cette dernière répond au motif de précaution ou de transaction dépendant du revenu global (contrairmeent à la théorie ultra- libérale néo-classique) et est détenue pour trois raisons : pour motif de spéculation, motif de transaction et motif de précaution ou le désir de sécurité en ce qui concerne l'équivalent futur en argent d'une certaine proportion de ses ressources totales. LES MOYENS DE LA RELANCE A TRAVERS L' INTERVETION DE L ETAT Les raisons de l'intervention de l'Etat Pour Keynes, en période de récession seul l'état est en mesure de stimuler la demande lorsque celle-ci est insuffisante. En effet, en période de crise les agents économiques ne dépensent pas et les entreprises n'investissent pas. L'investissement ne peut donc "repartir" que si les anticipations des entreprises sont positives. Keynes préconise donc des mesures de relance. Il s'agit de redonner confiance aux consommateurs ; de mettre en oeuvre des moyens de répartition des richesses permettant aux agents économiques qui ont la propension moyenne à consommer la plus élevée (c'est-à-dire les catégories sociales les plus "défavorisées") de dépenser pour mieux relancer la machine économique ; de baisser les taux d'intérêts pour stimuler le crédit à la consommation et aux investissements et enfin d'engager une politique de grands travaux publics qui provoqueront un effet multiplicateur de revenus et accélérateur d'investissements. Le rôle de l'état consiste donc à injecter des revenus pour "doper" la machine économique. La reprise de la consommation entraînera une augmentation des investissements donc la situation de l'emploi s'en trouvera améliorée, et ce grâce au multiplicateur de revenus Le multiplicateur de revenus L'idée de départ est la suivante : toute injection de revenus dans l'économie par l'état (voir plus haut pour les moyens utilisés) provoquera une augmentation du revenu national qui lui est bien supérieure. Exemple : l'état engage 1 000 de dépenses publiques pour construire une route. Si les titulaires de ces revenus (salariés embauchés) ont une propension marginale à consommer de 3/4 (0,75) ils vont dépenser 750 de plus en biens de consommation. Les producteurs de ces biens de consommation vont percevoir un revenu supplémentaire de 750. Si leur propension marginale à consommer est également de 3/4, ils vont dépenser 750 x 0,75 = 562,5 en biens de consommation. On constate donc que l'injection de revenus au départ provoquera des vagues successives de revenus et de dépenses qui continueront mais en diminuant peu à peu d'amplitude et ceci jusqu'à 0. L 'efficacité d'une relance de la consommation dépend donc de l'importance de la propension marginale à consommer (c'est-à-dire la tendance des agents économiques à consommer un supplément de revenus). Mais, l'effet d'une relance ne pourra être réellement mesuré que par le jeu du multiplicateur et de l'accélérateur. En quoi consiste donc le mécanisme d'accélération d'investissement dans une optique keynésienne ? L'idée de départ est la suivante : à partir du moment où la consommation augmente sous l'effet d'une relance, la production doit nécessairement s'adapter. Le mécanisme de l'accélérateur implique qu'une variation de la demande de biens de consommation entraîne une variation beaucoup plus importante de la demande de biens d'investissements. Par exemple, supposons qu'au cours d'une période déterminée, le montant de la production (P) soit de 100 et que le stock de machines, d'équipements, donc le stock de capital (K) soit de 400, le coefficient de capital K/P sera de 400/100 = 4. Cela signifie que toute variation supplémentaire de la consommation devra être multipliée par 4 en investissement nouveau. Si la demande augmente de 10, la production devra être de 110 -- pour maintenir un coefficient de capital de 4 l 'entreprise devra investir 40 en équipements nouveaux (440 / 110 = 4). Donc pour Keynes, en théorie le jeu du multiplicateur et de l'accélérateur doit stimuler la croissance. LIMITE DE LA POLITIQUE KEYNESIENNE - Cette relance publique passe alors par la mise en œuvre d'une politique budgétaire expansionniste qui se matérialise par l'apparition d'un déficit public. Cette remise en cause de la neutralité de l'Etat par Keynes est critiquée par les tenants de l'école classique qui jugent inefficace toute politique de relance budgétaire. Keynes répond à ces critiques par une approche dynamique qui tend à démontrer que la relance de l'économie permet d'autofinancer dans le temps le déficit budgétaire initial. Mais nous ne sommes plus en 1936 mais en 2009 avec une crise mondiale qui est rune crise systémique. Quelles sont donc les limites au modèle Keynésien tout en soulignant pour évite toute équivoque -il n'existe pas vraiment de système keynésien, puisque le cadre du modèle est la propriété privée des moyens de production. -Tout d'abord la théorie keynésienne raisonne en économie fermée. À l'heure actuelle, l'internationalisation croissante des économies constitue une sérieuse limite au modèle. On peut toutefois la concevoir à une échelle internationale avec des instances supranationales de régulation comme cela a été décidé lors du dernier G20. - S'il peut être applicable dans les pays développés le crédit à la consommation redynamise l'économie par la consommation il l'est à certaines conditions : premièrement,il n'est pas si aisé d'agir sur le niveau de consommation globale car la consommation dépend de facteurs économiques et psychosociologiques qui ne sont pas toujours facilement identifiables ni maîtrisables. Même des taux d'intérêt à 0 % n'inciteront pas un couple de chômeurs à s'endetter pour acheter un logement. Par ailleurs, si le revenu augmente, la propension à épargner augmente également -en d'autres termes plus le revenu est important plus la consommation est importante mais plus l'épargne augmente également. Tant et si bien qu'un excès d'épargne pourra à nouveau déséquilibrer la machine économique. Deuxièmement, le paradoxe consommation - épargne constitue également une limite au keynésianisme : les entrepreneurs
n'investissent que si le coût du capital est faible donc si les taux d'intérêts sont faibles car la rentabilité du capital doit être supérieure au taux d'intérêt. Dans le cas contraire les entrepreneurs n'investissent pas. Or, les taux d'intérêt faibles supposent une épargne abondante, et une épargne abondante est incompatible avec une forte consommation. Dans ce cas, se pose l'équilibre entre la consommation et l'épargne, s'il y a équilibre car la nouvelle théorie économique tenant compte du temps postule le déséquilibre permanent de la société mondiale d'où l'importance de la théorie de la thermo- dynamique appliquée à l'économie. - Par ailleurs, difficilement transposable en pays sous développés où c'est surtout une question de rigidité de l'offre du fait de la faiblesse de la production locale, cet octroi de crédits cela dynamisant les importations et donc créant des tensions au niveau de la balance des paiements. Lié à cet aspect, c'est un modèle de court terme, l'Etat n'intervenant que transitoirement en période de crise donc se situant dans le cadre d'actions conjoncturelles ( postulant l'élasticité des facteurs de production, équipement , travail notamment) et non structurelles notamment dans les pays en voie de développement qui souffre d'une rigidité structurelle de l'offre et non de la demande . Aussi la théorie keynésienne se refuse à toute vision à long terme de l'économie, contrairement aux théories classiques de David Ricardo, de Karl Marx ou de Joseph Schumpeter qui intériorise la dynamique des institutions et la dynamique des groupes sociaux. Or avec la crise actuelle nous avons besoin d'un modèle dynamique à moyen et long terme tenant compte de l'interdépendance des économies, du nouveau défi écologique et de cette dualité insupportable entre le Nord et le Sud, la responsabilité étant partagée, la gouvernance de bon nombre de dirigeants du tiers monde étant la plus discutable. A.M. suite et fin.

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