Le ministre allemand des Finances a demandé lundi au Groupe des vingt premières puissances économiques mondiales (G20) de faire payer aux marchés financiers une partie du coût de la crise économique internationale. Peer Steinbrück écrit dans unes cette lettre adressée à ses homologues, en préparation du G20 des ministres des Finances du 4 et 5 septembre à Londres qu'il souhaitait " discuter avec vous de la manière dont nous pouvons demander, de manière coordonnée et à l'échelle internationale, une plus forte contribution des marchés financiers au financement des immenses coûts de la crise". Le G20 se réunira ensuite au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement à Pittsburgh, aux Etats-Unis. Dans sa lettre, M. Steinbrück remet aussi sur la table un thème cher à l'Allemagne: la nécessité de coordonner l'abandon des politiques de relance budgétaire massive adoptées pour combattre la crise, ce que Berlin appelle les "stratégies de sortie". "Il faut convenir de principes communs de sortie" pour "éviter des distorsions de concurrence au niveau international", juge le ministre allemand, qui reconnaît toutefois qu'il convient de "prendre en compte les particularités de chaque Etat". Enfin, M. Steinbrück fait une liste de propositions visant à encadrer la rémunération et les bonus des banquiers. Il préconise en particulier de limiter au niveau international la proportion de la rémunération variable, c'est-à-dire le bonus, par rapport au salaire fixe dans le revenu d'un banquier de haut rang. Le ministre allemand veut aussi forcer les banquiers à conserver pendant au moins quatre ans les options sur actions qui leur sont offertes à titre de rémunération, pour les empêcher de se focaliser seulement sur les gains à court terme. Pour sa part, le Premier ministre britannique Gordon Brown a plaidé pour une meilleure coordination internationale en vue de la sortie de crise. Gordon Brown a indiqué dans un entretien paru mardi dans le Financial Times que "le défi qui nous attend à Londres et Pittsburgh, c'est atteindre un niveau de coopération économique qui puisse nous être très utile l'année prochaine", dit Gordon Brown. Les ministres des Finances des pays du G20 sont réunis cette semaine à Londres pour préparer le sommet du G20 de Pittsburgh, les 24 et 25 septembre. "Nous devons être clairs sur la façon dont nous allons faire rebasculer l'économie mondiale dans une période de croissance durable - je pense en particulier aux pays industrialisés mais également aux hauts niveaux de croissance nécessaires aux gens dans d'autres parties du monde", dit-il au quotidien financier. Selon Gordon Brown, la question de la confiance dans le secteur financier, les nouvelles sources de croissance et la coordination mondiale seront les grands défis de Pittsburgh. "Si les déséquilibres atteignent un certain niveau, nous devrons nous préparer à gérer des problèmes dans les pays excédentaires et déficitaires." "Si par exemple les actifs sinistrés ne sont pas purgés assez rapidement par certains pays ou par certaines autorités financières, nous devrons agir pour que le monde fasse en sorte que les dirigeants assument leur responsabilité dans ces circonstances", ajoute Gordon Brown. Synthèse Isma B.