Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, lundi à Tripoli, la position de l'Algérie sur les changements climatiques, soulignant que cette question constitue le “défi majeur auquel fait face notre planète”. “Il est clairement établi, aujourd'hui, que l'Afrique n'est en rien responsable de la dégradation du climat causée par la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère depuis plus d'un siècle”, a-t-il relevé, ajoutant que “bien mieux, l'Afrique apporte par ses écosystèmes et ses vastes forêts, une contribution inestimable au maintien de l'équilibre écologique mondial”. “Mais, il est malheureusement également établi qu'elle sera, en revanche, l'une des principales victimes de cette dégradation”, a déploré le président Bouteflika qui a mis en évidence la responsabilité du monde industrialisé dans “ce que nous vivons aujourd'hui”. Le chef de l'Etat a appelé la communauté internationale à travers une contribution à”aider notre continent à assurer son développement économique et à honorer l'engagement auquel il a souscrit pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement”. Par ailleurs, « le Comité des chefs d'Etat, mis en place par le Sommet de Syrte de juillet dernier, est de nature à renforcer de manière significative l'action de notre continent et sa visibilité dans le débat international sur les changements climatiques, en particulier à l'approche de la Conférence de Copenhague de décembre, qui devrait couronner les négociations engagées pour l'adoption du nouveau régime climatique mondial » a indiqué le président. Il a affirmé aussi, que « la responsabilité du monde industrialisé dans ce que nous vivons aujourd'hui est clairement établie par la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques et son Protocole. De même que son engagement ne peut être contesté ». « Seul, du reste, le monde industrialisé est en mesure de transformer la menace des changements climatiques en véritable tournant vers l'avènement d'une économie verte porteuse de nouvelles opportunités pour tous et créatrice d'emplois et de richesses. Pour toutes ces raisons, il se doit d'être à l'avant-garde du combat pour ralentir et arrêter le changement climatique, au nom d'une solidarité où les pays historiquement responsables de la détérioration du climat doivent prendre la plus grande part du fardeau », a t'il ajouté. « Or, on peut constater à travers les données les plus fiables produites par les institutions internationales que peu d'efforts ont été faits dans ce domaine, les engagements pris à Rio et à Kyoto n'ont pas été suivis d'effets. Notre continent n'a vu ni financement de programmes d'adaptation et encore moins de transfert de technologie et de renforcement de capacités dont il a grand besoin pour répondre aux défis qui nous attendent », a-t-il précisé. « Si la première période de Kyoto a failli à sa mission, nous avons grand espoir que les négociations en cours aboutiront, à Copenhague, à un accord équitable au bénéfice de la communauté internationale tout entière. Ces négociations, qui doivent préparer la deuxième période d'engagement des pays développés pour l'après 2012 doivent être menées dans le strict respect des principes de la Convention et des dispositions du Protocole de Kyoto, sans lesquels elles perdraient toute raison d'être poursuivies », a indiqué M Bouteflika. Finalement, « Des tentatives sont menées çà et là pour remettre en cause des acquis durement arrachés par la partie la plus touchée par le phénomène des changements climatiques et diluer les responsabilités. Cela ne saurait être acceptable et me semble de nature à compromettre les efforts visant à aboutir à la mise en place d'un accord consensuel. Cet accord doit exprimer sans ambiguïté les attentes de notre continent en matière de financement et de transfert de technologie qui sont prioritaires pour le développement de nos pays et la prospérité de nos peuples », a-t-il conclu. Nassim I