Le nouveau rapport de la Coface indique que la prévision de croissance mondiale est de 3% en 2010 (contre 2,7% en 2009). La reprise actuelle se caractérise par un écart flagrant entre d'un côté les pays émergents et les Etats-Unis, qui semblent sur une trajectoire de reprise forte, et l'Europe de l'Ouest dont l'activité reste très contrainte. En effet, la crise de confiance vis-à-vis des dettes souveraines en Europe constitue d'ailleurs un facteur qui entrave la reprise. La défiance pourrait toucher les acteurs de l'économie réelle et oblige les gouvernements à conduire des politiques de rigueur qui affecteront sensiblement la demande. La Coface a, donc, revu à la hausse ses prévisions sur les Etats-Unis, tout en restant prudent, justifiant que l'activité pourrait ralentir dans la seconde partie de l'année. La croissance américaine atteindrait désormais 2,3% en 2010. Dans ce contexte, les pays émergents retrouveraient, selon leur scénario, une croissance très positive (5,7%). En revanche, leur prévision sur la zone euro est revue à la baisse (0,8%). Certains pays, comme la Grèce et l'Espagne, pourraient connaître une récession plus profonde. Notons que pour ce qui est de l'Algérie, la Coface un taux de croissance de 4,6 %, avec une note risque pays A4, et une note environnement des affaires de B. Selon la Coface, la crise mondiale a affecté l'économie algérienne par le canal commercial, se traduisant par une contraction de la demande d'hydrocarbures et une chute des prix du baril à partir du second semestre 2008. Il est souligné que la croissance algérienne est soutenue par les dépenses publiques soit un taux de 4,6 %. La note de risque pays est A4, l'environnement des affaires B avec des réserves pour 33 mois d'importations. Ainsi la croissance en 2009 a été contrainte par une baisse de la production d'hydrocarbures qui a dû s'adapter à la demande extérieure et aux quotas fixés par l'Opep. Hors pétrole en revanche l'activité a été forte, notamment dans la construction et les travaux publics renforcée par une politique contra cyclique. Toutefois, il est à signaler que malgré la réduction des recettes pétrolières, les revenus mis en réserve au cours des années précédentes dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) ont permis de poursuivre un vaste programme d'investissements publics (infrastructures et habitat). D'excellentes récoltes, après une mauvaise campagne 2008, ont aussi contribué à la croissance. En revanche, les mesures prises pour limiter les importations ont pesé sur l'activité du secteur privé et sur l'emploi. De plus l'interdiction des crédits à la consommation a entravé la consommation des ménages. Cependant, ce rapport indique que la chute des revenus pétroliers, et la mise en œuvre d'une politique expansionniste, ont dû causer un déficit public en 2009, qui devrait perdurer en 2010, malgré la remontée, probable, des cours du baril. Mais, à moins d'une chute durable des cours, les réserves du FRR sont suffisantes pour combler ces déficits. Le pays a, par ailleurs, un très faible endettement public, ce qui lui donne certaines marges de manœuvre. Le rapport affirme que malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles.