Encore tout neuf, "Harragas " de Merzak Alloucxahe qui vient à peine d'être mis en boite, participera à la 66ème édition du festival de la Mostra de Venise qui aura lieu à partir du 12 septembre prochain. Ce long métrage tournée en grande partie en Algérie, ne sortira apparemment pas de sitôt en salle, puisque comme le veut la tradition, il fera le tour de quelques festivals du monde. " Harragas " ou "brûleurs ", ces jeunes qui flambent leur vie après tout pas si amusante que çà, commence à être l'un des thèmes qu'explorent de plus en plus écrivains, journalistes et cinéastes, mais sans pour autant proposer de façon concrète des solution, à ses nouveaux " boat people". Tous, s'en tiennent à l'observation, au sentimentalisme et à une narration " très comme il faut." Après don son flop de téléfilm, " Babor Dzair " à propos duquel un réalisateur algérien a dit qu'avec "une caméra de surveillance on aurait fait beaucoup mieux", Allouache revient sur un sujet certes très actuel mais encore abordé de façon frileuse. Le cinéaste qui vit en France depuis plus d'une décennie et qui s'est fait remarquer au tout début de sa carrière par son , " Omar Guatlato" un film culte qui cassait alors avec le cinéma révolutionnaire d'après guerre, va t-il lui creuser dans les profondeurs du phénomène Harraga ou alors se contentera-t-il de narrer simplement un fait dramatique connu de tous ? "Notre histoire raconte l'odyssée d'un groupe de jeunes Algériens qui traversent clandestinement la Méditerranée", précise le site officiel du film qui donne aussi le synopsis suivant : " Pour échapper à tout prix au chômage et à la mal vie, quatre jeunes Algériens, dont une fille, et six autres candidats venus du sud du Sahara, entreprennent de traverser clandestinement la Méditerranée avec l'espoir d'atteindre le sud de l'Espagne, antichambre de l'Eldorado européen. Après Tamanrasset qui met en scène une équipe française partie tourner une campagne de pub dans le Sahara algérien et qui est témoin du trafic et du racisme dont sont victimes les clandestins sub-sahariens, le nouveau film de Merzak Allouache s'attache à l'odyssée d'une dizaine de "brûleurs" qu'on appelle Harragas. Pour le cinéaste, "ces nouveaux "boat people" sont le symbole du drame que vit la jeunesse algérienne tiraillée entre l'islamisme radical qui crée le kamikaze, l'émeute collective qui embrase très souvent les villes et les villages, le suicide individuel ou la fuite en groupe par tous les moyens d'un pays qui semble figé et n'offre plus rien à ses enfants ". Banal comme récit, mais ce n'est qu'un synopsis. Le film produit entre autre par Libris, une jeune boite française soutenue par l'organisme Meda, Canal+…a été tournée à Mostaganem dans l'ouest algérien ainsi qu'à Sète, Frontignan, et le Languedoc-Roussillon.Il faut savoir que sur le même thème, l'an dernier, le Centre culturel français d'Alger a proposé un documentaire de 42 minutes, intitulé "Le Piège ". Coréalisé par Kays Djillali et Djamel Benramdan, cette oeuvre est un travail de commande fait par une ONG italienne, le Cisp (Comité international pour le développement des peuples). " La nuit sur la figure " compte également parmi les œuvres qui abordent ce sujet là, à travers des portraits de migrants. Réalisé par le photographe algérien Djilali Kays et préfacé par Yasmina Khadra, ce livre rassemble un tas de témoignages des immigrants africains afin de connaître et sonder ce rêve qui les enflamme et qu'ils paient de leur vie. "Harraga " de Merzak Allouache est également à mettre aux côtés d'un autre film, " Welcome Europa" qui sortie en mars prochain. Présentation "Welcome Europa " de Bruno Ulmer suit le parcours chaotique de huit jeunes Kurdes, marocains et roumains qui tentent de gagner Paris, Amsterdam ou Madrid. Seuls, sans visa, ils mènent un combat quotidien pour survivre. Le coup de pouce du destin se résume à une douche et un repas chaud. La pauvreté ou la répression politique les ont poussés à s'exiler pour faire vivre leurs familles restées au pays. Mais le rêve d'un eldorado européen se dissipe dès qu'ils s'en rapprochent... Avec ce prochain film, Merzak Allouache habitué à poser ses caméras dans son quartier fétiche de Bab El Oued, l'ancien centre d'Alger, -Bab El Oued City, Bab el web etc-, il explore un autre territoire complètement nouveau comme il a eu à le faire à travers un autre flop, "L'Autre monde". Le film de Alloucahe a réunis de jeunes comédiens pas spécialement connus à l'exemple de Nabil Asli (Rachid), Seddik Benyagoub (Nasser), Mohammed Takerret (Hakim), Lamia Boussekine (Imène), Okacha Touita (Hassan). Harragas dure 90 minutes. Yasmine Ben