La mission économique Ubifrance a établi un rapport d'évaluation sur le secteur du BTP en Algérie. Un secteur qui est en forte croissance et ce, grâce au programme d'investissements publics pour le quinquennat 2005 - 2009, qui est de l'ordre de 180 milliards de dollars, mais aussi grâce au programme quinquennal 2010-2014 qui devrait permettre de poursuivre cet effort avec la même intensité. Afin de mettre fin à la crise du logement, le plan gouvernemental a prévu de proposer une offre de logement diversifiée, d'encourager la promotion immobilière, de développer le crédit et de maintenir l'aide de l'Etat. Le nombre de 1.034.566 logements prévus initialement par le gouvernement est passé à 1.252.721 par l'ajout des programmes complémentaires du Sud et des Hauts -Plateaux, ainsi que d'opérations spécifiques portant notamment sur la résorption de l'habitat précaire. Grâce à ce programme, le parc de logements devrait connaître une hausse de 21% à l'issue du quinquennat. Le gouvernement projette de réaliser 13 villes nouvelles dont les plus importantes sont : Sidi Abdallah, Bouinan , Boughzoul et Hassi Messaoud. Chacun de ces quatre projets est géré par un EPIC placé sous la tutelle du ministère de l'Aménagement du territoire de l'Environnement et du Tourisme à l'exception de celui de Hassi Messaoud qui relève du ministère de l'Energie et des Mines. Le programme quinquennal a prévu plus de 2.000 projets de bâtiments tertiaires concernant surtout l'enseignement supérieur et l'éducation. A la différence de la période des années 1960 à 1990 l'Etat n'est plus le seul opérateur immobilier d'importance. Depuis le début des années 2000, on assiste à l'émergence d'opérateurs privés de promotion immobilière dont les plus importants sont généralement issus de groupes arabes tels que Lafico ou Sidar. Cette dernière a achevé, en 2008 un ensemble d'affaires de 125 000 m² de plancher dans la banlieue Ouest d'Alger. Les groupes privés algériens Cevital et Arcofina projettent aussi d'investir dans des complexes immobiliers. Le secteur des travaux publics en plein essor D'autre part, le ministère des Travaux publics gère un réseau routier qui totalise environ 108 000 km (70% bitumés) et 4 800 ouvrages d'art, assurant 85% du transport de marchandises et de personnes. Le programme quinquennal d'investissements publics lancé en 2005 consacre une part importante aux infrastructures routières. Le principal projet en cours est la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, devenue une priorité pour le gouvernement. Longue de 1 216 km, elle reliera les principales villes du Nord du pays. 110 km ont été livrés avant 2005, 176 km sont en voie d'achèvement. Les 930 km restants ont été confiés en 2006 à un consortium japonais pour le lot Est (395 km), et à un groupement chinois pour les lots Centre (170 km) et Ouest (365 km). Plus de 600 km de voies autoroutières ou express (2 x 2 voies) ont aussi été inscrits au programme quinquennal. Il est également prévu de réhabiliter plus de 14 000 km de routes et 50 ouvrages d'art, de construire plus de 3 700 km d'axes routiers nouveaux et de réaliser 3 700 km de voies de désenclavement des agglomérations rurales. A plus long terme, le MTP compte lancer la construction d'ici 2025 de près de 2700 km de voies autoroutières ou express. Dans ce cadre, le MTP a lancé, en mars 2008, un appel d'offres pour les études de la Rocade des Hauts-Plateaux. Cette autoroute sans péage de 1020 km devrait être achevée en 2015. Depuis 2005, le MTP a réalisé une dizaine de ports de pêche. Les autorités comptent réaliser à partir de 2009 de gros aménagements des terminaux conteneurs dans les ports de Djendjen (350 km à l'Est d'Alger) et d'Oran. Le ministère des Travaux publics a lancé en 2006 et 2007 douze nouveaux projets de renforcement ou réhabilitation de pistes et la réalisation d'une 2ème piste pour l'aéroport international d'Oran. Bien que la production locale de matériaux de construction soit en progression à la faveur des investissements et des privatisations, l'Algérie continue d'importer de l'acier, du ciment, et divers produits de second oeuvre. Lafarge est le deuxième producteur de ciment en Algérie. Il est aussi présent dans la production de plâtre en concurrence avec Saint Gobain et l'allemand Knauf. Arcelor Mittal contrôle le seul site sidérurgique du pays situé près d'Annaba. Sa production couvre moins du tiers des besoins en acier pour la construction. Le marché du second oeuvre, qui bénéficie de la bonne santé du secteur du bâtiment, souffre parfois d'une mauvaise qualité de la production locale qui pousse les constructeurs à se tourner vers l'offre étrangère. La production d'engins par la société publique ENMTP ne suffit pas à combler la demande qui est couverte en grande partie par l'importation et la France est le principal fournisseur d'équipements et matériels BTP. Nassima B