Le marché automobile en Algérie est le thème d'un dossier spécial paru dans le dernier numéro de la revue Arabies. Le dossier en question met en exergue le fait que le marché algérien de l'automobile considéré comme le deuxième sur le continent Noir, juste derrière l'Afrique du Sud, se porte plutôt bien en cette période de crise. Chiffre à l'appui, le marché compte plus de 200 000 véhicules importés, selon des chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). Cette situation profite bien évidemment à la trentaine de concessionnaires de marques étrangères qui exercent en Algérie. Le développement du crédit à la consommation, accordé par de nombreuses banques nationales et étrangères ( aujourd'hui supprimer ndlr), est un déclencheur inéluctable de cette frénésie d'achat de véhicules neufs dans le pays. De surcroît, l'arrivée récente des voitures asiatiques a donné un coup d'accélérateur au marché, puisque leurs prix sont très compétitifs surtout pour les consommateurs à revenus modestes. 151 194 véhicules ont été importés au premier trimestre de 2008, soit une hausse de 12 % face à la même période en 2007. Cela représente une valeur de 108 milliards de dinars (1,17 milliard d'euros), en 2007, alors qu'elle était de 121,4 milliards de dinars à la même période, en 2008. En ce qui concerne les modèles de véhicules présents dans le pays, les industriels français sont majoritaires, les firmes Renault et Peugeot représentent la moitié du parc automobile algérien. Toutefois, on constate depuis quelques années la présence croissante d'autres marques asiatiques, allemandes et japonaises, qui deviennent de sérieux concurrents pour les enseignes hexagonales, notamment en termes de prix. Alors que la plupart des concessionnaires craignaient une baisse des ventes en 2009, le marché algérien n'a pas fléchi et a même enregistré une hausse de 14,4 % en février 2009, par rapport au même mois, en 2008. Renault Algérie est en pole position avec une part de marché de 23 %, juste devant Toyota qui détient 16,2 %, et Hyundai Motors avec 10 %. Le réseau de la marque au losange est le plus étendu puisqu'il dispose de 55 agents (Renault et Dacia) sur le territoire. Ces résultats encourageants sont la conséquence de la domination des véhicules utilitaires, dont le développement s'avère important. Diamal, qui dépend du groupe français CFAO et qui assure la représentation de la marque américaine Chevrolet, est en troisième position sur le marché.On constate également un engouement certain des Algériens les plus favorisés pour le segment haut de gamme. Bavaria Motors Algérie (BMA), représentant exclusif de la marque BMW, installé dans plusieurs villes du pays, dont Alger (Hussein Dey, Chéraga), Blida et Oran, poursuit sa stratégie de croissance. L'enseigne compte d'ailleurs atteindre une dizaine de points de vente d'ici à l'année 2010. En outre, le segment des poids lourds est le seul à disposer d'une production locale. Au cours des années 1970, le pays bénéficiait déjà d'une expérience dans la fabrication et le montage de véhicules industriels ainsi que pour d'autres engins à usage agricole comme ceux des complexes de tracteurs de Constantine et de Sidi Bel Abbès, ainsi que pour la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), de Rouiba. En 1980, il y a eu également une tentative d'installation concernant une unité de montage de véhicules pour particuliers de la firme italienne Fiat. Cet essai s'est soldé par un échec, malgré les moyens colossaux qui ont été déployés pour le lancement de l'opération. De manière plus globale, le consommateur algérien est de plus en plus attiré par les marques asiatiques, en raison de leur confort et de l'aspect économique. Le rapport qualité/prix est très apprécié et s'avère très profitable aux consommateurs à revenus moyens, qui représentent une grande partie de la population locale. Synthèse Nassima B