Les cours du sucre se sont repliés cette semaine, suite aux prises de bénéfices après leurs récents records, le café cédant lui aussi du terrain sur un marché sans direction, seul le cacao faisant preuve de dynamisme. Certes, selon Sophie Garner, analyste de la maison de courtage, qui a relevé une activité "folle" sur le marché du cacao jeudi, sans raison apparente. L'approche de seuils déclenchant des ordres automatiques pourrait expliquer ces mouvements. Le marché a toutefois reçu une indication sur la récolte 2009-2010 propre à faire baisser les prix dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, la récolte s'annonce bonne, un temps favorable ayant empêché le développement de maladies, selon la revue Public Ledger. De façon générale, les cours restent soutenus par l'attente d'un déficit pour la saison 2008-2009 (octobre-septembre), ainsi que par la menace que le phénomène climatique fait peser sur les récoltes. Concernant les cours du café, ceux-ci ont enregistré une nouvelle semaine de déclin, sur un marché atone. Les achats spéculatifs expliquent une bonne partie de la faiblesse des prix, en l'absence de nouvelles pouvant soutenir les cours et d'acheteurs potentiels, a notait la revue Public Ledger. Aussi, cette même revue annonce de nature d'aggraver la pression sur les prix. Pour ce qui est des cours du sucre, ceux-ci sont un peu écartés du record de la semaine dernière, victime de prise de bénéfices après des mois d'ébullition. La semaine dernière, le cours du sucre raffiné échangé à Londres, pour livraison en octobre, avait atteint 589,90 livres la tonne, du jamais vu en 28 ans. A New York, le sucre brut s'était envolé jusqu'à 23,33 cents la livre, un record depuis le lancement du contrat en 1983. Les prix restent toutefois soutenus par les craintes sur les approvisionnements, avec des tensions particulièrement fortes sur le marché indien, qui devrait connaître un déficit historique cette année. L'Inde a annoncé qu'elle allait intensifier son programme de distribution de nourriture pour les pauvres, alors qu'une sécheresse de plus en plus importante menace de faire baisser les rendements de riz de 10% et de réduire largement les réserves de sucre. Par ailleurs, les prix du blé, du maïs et du soja ont fini la semaine sans grand changement sur le marché à terme de Chicago, tiraillés entre le soutien des marchés financiers et des conditions météorologiques toujours favorables à la croissance des cultures aux Etats-Unis. "Les cours continuent de connaître des variations brusques, influencés par les marchés extérieurs, les mouvements du dollar et les conditions météorologiques", ont relevé les analystes de Barclays Capital. La progression des marchés boursiers reflète l'optimisme grandissant des investisseurs quant à la proximité d'une reprise économique et donc d'une reprise de la demande de matières premières. Le pétrole a ainsi touché des niveaux plus vus depuis vendredi à New York, ce qui influe directement sur les cours du soja et du maïs, utilisés pour la production d'agro carburants. D'autre part, la monnaie américaine a un peu reculé sur la semaine, après avoir bondi lundi, ce qui a tendance à encourager les exportations agricoles américaines. Par contre, les conditions météorologiques sont jugées idéales dans les grandes régions de production de maïs et de soja, notamment le Midwest (centre des Etats-Unis), où la récolte, dans quelques semaines, promet d'être abondante. La perspective de voir de grandes quantités de produits arriver dans les semaines à venir sur le marché freine les cours. La semaine a été marquée par une intervention du régulateur américain pour combattre la spéculation sur le marché. L'autorité américaine de régulation des marchés de matières premières (CFTC) a révoqué, mercredi, deux dispenses accordées à des maisons de courtage, dont une filiale de Deutsche Bank, permettant à celles-ci de détenir plus de contrats que ne le prévoient la réglementation. Cependant, après un brusque, mais bref mouvement à la baisse, le marché s'est montré insensible à la nouvelle. Certes, vendredi, le contrat de maïs à échéance de décembre valait de 3,2450 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 3,2775 dollars en fin de semaine dernière. Le contrat de blé pour livraison en décembre s'échangeait à 5,0200 dollars contre 5,0950 dollars vendredi dernier. Le contrat de graines de soja pour livraison en novembre s'établissait à 9,7350 dollars, contre 9,8150 dollars une semaine plus tôt. Nassim I