La réorientation des politiques économiques en Algérie ne plait décidément pas. Un énième rapport vient de mettre à l'index les systèmes de régulation et leur impact sur la compétitivité de l'Algérie. Ainsi, le rapport sur la compétitivité globale, publié hier par le Forum économique mondial, loge inexorablement l'Algérie à la mauvaise enseigne. Ainsi, même si l'Algérie gagne 16 places cette année, en se classant à la 83e position en terme de compétitivité globale avec un score de 3,9 sur 7 au lieu de la 99e place en 2008, elle a moins bien fait qu'en 2007, où l'Algérie s'était classé à la 81e position. Il faut surtout noter le fait que l'Algérie ne doit l'amélioration de sa position qu'à sa stabilité macroéconomique, induite par le remboursement par anticipation de sa dette publique, la maîtrise de l'inflation et la gestion prudente de ses réserves de change, ce qui lui a permis de se prémunir des effets néfastes de la crises financière internationale. Il faut savoir, dans ce sens, que le rapport sur la compétitivité globale est assis sur une douzaine de "piliers", lesquels sont évalués par plus de 10 000 hommes d'affaires du monde entier. Il s'agit des institutions, infrastructures, stabilité macro-économique, santé et enseignement primaire, enseignement supérieur et formation, efficience du marché des biens, efficience du marché du travail, sophistication du marché financier, aptitude technologique, taille du marché, sophistication des affaires et innovation. Pour ce qui est du cas de l'Algérie, et comme nous l'avons souligné quelques lignes plus haut, seul le critère de la stabilité macroéconomique lui permet de sortir du lot. Ainsi, notre pays se classe à la seconde position avec un score de 6,4 sur 7. L'Algérie bénéficie également d'autres atouts plus ou moins appréciables tels que la taille du marché. Concernant ce segment, notre pays se classe à la 51e position avec un score de 4,3 sur 7. Il y a aussi le critère de la santé et de l'éducation dans lequel l'Algérie arrive à se défendre avec un classement la hissant à la 77e place avec un score de 5,3 sur 7. Néanmoins, sur le reste des indicateurs, l'Algérie enregistre de nombreuses contre-performances, avec une très mauvaise note pour le marché financier national qui se voit attribuer un score de 2,8 sur 7 avec la 132e position pour ce qui est de l'efficience et de la sophistication. Selon le rapport du Forum économique mondial, l'Algérie a des efforts à faire afin d'améliorer sa compétitivité sur point de vue de la sophistication des affaires (128e place), de l'efficience du marché du travail (127e place), de l'efficience du marché des biens ( 126e place), du développement technologique (123e place), du point de vue des institutions (115e place), de l'innovation (114e place) et de l'enseignement supérieur et de la formation (102e place). Pour ce qui est des facteurs pouvant entraver le développement des affaires en Algérie, le rapport en question met en avant et en premier lieu l'accès aux financements, la bureaucratie d' Etat, la corruption, l'inadéquation de la main-d'œuvre formée, la politique du travail considérée comme restrictive ainsi que le système fiscal, la logistique et les infrastructures. Par secteurs d'activité, le rapport du Forum économique mondial souligne que l'agriculture contribue à hauteur de 8 % au PNB, contre 5% pour l'industrie non manufacturière, 56% pour l'industrie manufacturière et 36% pour les services. Notons que le PNB de l'Algérie est estimé à 159,7 milliards de dollars en 2008, avec un PNB per capita de 4 588 dollars et une contribution au PNB global de 0,34 %. Globalement, il faut noter que le nouveau rapport sur la compétitivité a introduit peu de changements dans ce palmarès prenant en compte 133 pays, mis à part le fait que les Etats-Unis ont cédé leur place à la Suisse en tête du classement. Néanmoins, les 20 premiers de 2008-2009 restent les 20 premiers cette année. A l'exception de la Nouvelle-Zélande qui accède au peloton de tête, en raison de la rétrogradation de l'Islande, de l'Irlande et de la Malaisie, qui la précédaient l'an passé. La France reste stable au seizième rang, ainsi que l'Allemagne (7e), tandis que la Grande-Bretagne passe de la douzième à la treizième place. Les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) progressent, à l'exception de la Russie, qui rétrograde de douze places. Les pays africains restent dans les profondeurs du classement, à l'exception de l'Afrique du Sud, qui demeure à la 45e place. Samira G.