L'Agence internationale de l'énergie a annoncé jeudi dernier la révision à la hausse de ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole pour l'année 2009. Sans surprise, l'Opep a décidé, à l'issue de la réunion qui s'est tenue à Vienne dans la nuit de mercredi à jeudi, de maintenir ses quotas de production inchangés. “C'est un maintien des quotas de production”, a ainsi déclaré le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. En revanche, le comité restreint de l'Opep a redemandé un “meilleur respect” des quotas. Ils sont actuellement respectés à 68% et l'organisation souhaiterait monter ce pourcentage à 75%. L'organisation reste donc prudente au sujet de la reprise mondiale et préfère se satisfaire des cours actuels, entre 70 et 75 dollars, plutôt que de se risquer à des effets d'annonce. “Etant donné que le marché est toujours suralimenté et qu'il existe un risque de rechute compte tenu de l'extrême fragilité de la reprise, la conférence a une nouvelle fois décidé de maintenir ses niveaux actuels de production”, a indiqué l'Opep dans son communiqué final. Avec une économie mondiale qui commence tout juste à se stabiliser, les membres de l'Opep ont estimé qu'une hausse du prix du pétrole aurait des effets néfastes sur la croissance. “Nous marchons sur une ligne étroite. Nous ne voulons pas prendre de décisions qui compromettront la reprise”, a affirmé le secrétaire général de l'organisation, le Libyen Abdallah El-Badri, lors d'une conférence de presse. “Des prix entre 70 et 80 dollars sont bons pour tout le monde. À partir de 80 dollars, ils nuisent à l'économie”, selon le ministre qatari Abdallah El-Attiyah. L'ensemble des ministres de l'Opep s'étaient déjà relayés, ces derniers jours, pour transmettre un seul et même message : modifier les paramètres du marché pétrolier serait risqué au moment où les prix du baril se sont redressés et où la reprise économique se dessine. L'organisation, qui fournit 40% du brut dans le monde, s'est fixé comme principal objectif de ramener sa production à 24,84 millions de barils par jour (Mbj) valable pour 11 des 12 Etats membres de l'Opep. L'Irak étant dispensé du système des quotas. La production des 11 pays soumis aux quotas dépasse de 1,28 Mbj le plafond autorisé, selon l'Agence internationale de l'énergie. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait indiqué, la veille de la réunion, qu'un respect plus scrupuleux des quotas permettrait de faire descendre les stocks de pétrole de leurs niveaux record et d'éviter un engorgement du marché, qui tire le baril à la baisse. Le ministre de l'Energie prédit une hausse des prix du pétrole “en début d'année prochaine”, grâce aux baisses de production décidées l'an dernier et à la reprise économique. “L'économie semble se porter correctement, les prix résistent” et “nous pensons que l'économie va s'améliorer”, a affirmé le ministre qui s'est dit confiant dans le fait que le baril, actuellement autour de 70 dollars, allait se maintenir dans les prochains mois à ce niveau de prix. “Nous devrions voir les prix augmenter au début de l'année prochaine”, a-t-il dit, tout en reconnaissant que “beaucoup d'incertitudes subsistaient sur l'état de l'économie mondiale”. L'Agence internationale de l'énergie conforte les propos du ministre de l'Energie et des Mines. L'agence a annoncé, jeudi, la révision à la hausse de ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole pour l'année 2009. La demande devrait ainsi atteindre 84,4 millions de barils par jour, soit 500 000 b/j supplémentaires par rapport aux prévisions précédentes. Cette révision à la hausse concerne aussi l'année 2010 qui devrait voir l'économie mondiale consommer pas moins de 85,7 Mbj. Elle explique ces révisions par des chiffres de consommation meilleurs que prévu en Amérique du Nord et en Asie. Bonne nouvelle, donc pour notre pays qui a vu ses revenus d'hydrocarbures chuter dramatiquement durant les huit premiers de l'année. En effet, le président-directeur général de la Sonatrach a indiqué que “les recettes des hydrocarbures réalisées de janvier jusqu'à fin août 2009 ont atteint plus de 27 milliards de dollars”. Selon une note de conjoncture du ministère des Finances, le niveau des prix du Sahara Blend s'est situé en moyenne à 45,4 dollars le baril au 1er trimestre 2009, contre un prix de 55,8 dollars le baril enregistré au dernier trimestre 2008.