Statu quo n Les prix du pétrole devraient remonter début 2010, a estimé le ministre de l'Energie en marge de la réunion de l'Opep. Les baisses de production décidées l'an dernier et la reprise économique par l'Opep sont à l'origine de cette évolution positive des prix, a estimé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines. «L'économie semble se porter correctement, les prix résistent et nous pensons que l'économie va s'améliorer», a affirmé Chakib Khelil, qui s'est dit confiant dans le fait que le baril, actuellement autour de 70 dollars, allait se maintenir dans les prochains mois à ce niveau de prix. «Nous devrions voir les prix augmenter au début de l'année prochaine», a-t-il dit, tout en reconnaissant que «beaucoup d'incertitudes» subsistaient sur l'état de l'économie. A la veille d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le ministre a estimé que tout ce qu'il y a à faire, c'est de respecter les quotas. Face à la crise économique mondiale et à une forte contraction de la demande, l'Opep a limité, l'an dernier, à 24,84 millions de barils par jour (mbj) sa production, soit une baisse massive de 4,2 mbj, mais cet engagement n'est respecté qu'à 69% par ses membres, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Comme ses homologues déjà présents à Vienne, le ministre a donc plaidé en faveur d'un statu quo sur le niveau de production. Pour Khelil, le respect des quotas devrait suffire à faire baisser les stocks que l'Opep juge trop élevés. «Le respect des quotas est à un niveau historique et devrait encore s'améliorer, ce qui devrait stopper la progression des stocks», a-t-il déclaré. Khelil s'est également félicité de l'effort mené actuellement par le gendarme américain des marchés de matières premières (CFTC) en faveur d'une régulation plus stricte du marché pétrolier. «Nous avons souvent dit qu'il fallait plus de régulation», a rappelé le ministre, qui s'est dit «content que le rôle de la spéculation sur les prix soit reconnu et qu'on s'occupe de cette question».Le maintien de la production de l'Opep à son niveau actuel semble ainsi quasiment acquis avant la réunion de l'organisation, aujourd'hui, après que les ministres arrivés à Vienne eurent jugé les prix satisfaisants et exprimé une confiance prudente dans la reprise. «Avec un prix du pétrole se situant entre 68 et 73 dollars, que voulez-vous d'autre» qu'un maintien de la production à ses niveaux actu-els ?, a lancé le ministre saoudien, Ali al-Nouaïmi. Même les «durs» du cartel, comme l'Iran et le Venezuela, ont appelé au statu quo. Le ministre iranien du Pétrole s'est même rallié à la position saoudienne, notant que la situation de la demande était «meilleure». Comme lors de ses réunions de mars et mai derniers, le cartel devrait donc, sauf coup de théâtre, laisser ses quotas de production au niveau actuel.