Un montant de 6,84 milliards de DA a été octroyé par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) aux agriculteurs, dans le cadre du crédit Rfig, depuis son lancement effectif en octobre 2008 jusqu'à fin juin 2009. c'est ce qu'a indiqué, hier, le P-DG de la Banque, Boualem Djebbar. Une année seulement après son lancement, ce dispositif a connu, selon Djebbar, une bonne réussite et a permis d'accompagner 7 555 clients entre agriculteurs privés, fermes pilotes, coopératives de céréales et entreprises publiques pour un montant de 6,84 milliards de DA. Ce nouveau produit qui est, pour rappel, destiné au financement du secteur agricole et de certaines activités annexes à l'agriculture a été initié dans le cadre de l'application des dispositions de la loi d'orientation agricole et du programme du Renouveau de l'économie agricole et rurale. La céréaliculture a, cependant, capté l'essentiel des crédits octroyés avec 6.707 crédits accordés pour un montant de 3,74 milliards de DA, suivie de la filière élevage (hormis aviculture et bovin) avec 312 crédits d'un montant de 779,8 millions de DA. La filière pomme de terre a, quant à elle, bénéficié de 263 crédits pour 1,48 milliard de DA, suivie de l'aviculture (126 crédits - 558,8 millions), ces maraîchages (60 crédits- 80,98 millions), l'arboriculture (49 crédits - 80,13 millions), l'élevage bovin avec 31 crédits et 62,47 millions, et d'autres filières (7 crédits - 51,12 millions). Par wilaya, Tiaret occupe la première place en termes de nombre de crédits octroyés avec 720 crédits, suivie de Constantine (658 crédits), Mila (362), Guelma et Laghouat (341 crédits chacune), Relizane (334), Skikda (332), Khenchela (292) etc. La BADR est, en ce moment, en train de travailler pour développer certaines filières comme l'aviculture. Djebbar a expliqué que "le principe pour cette opération est d'accompagner les abattoirs par des crédits Rfig à même de leur permettre de développer un tissu de producteurs avicoles qui pourront eux mêmes bénéficier de ce type de crédit". Interrogé par ailleurs sur la nouvelle mesure prise dans le cadre de la LFC 2009 relative au crédit bail (financement par leasing), il a expliqué que le dispositif prévu par cette loi exempte de la TVA les loyers versés dans le cadre de l'acquisition d'équipements agricoles, de locaux par crédit bail. Sont concernés par cette mesure, selon le P-DG, tous les matériels agricoles, les matériels et équipements nécessaires à la réalisation des chambres froides et des silos destinés à la conservation des produits agricoles et à l'irrigation. Il s'agit également de matériels destinés à la réalisation des mini laiteries de transformation du lait cru, à la culture des olives, à la production et au stockage de l'huile d'olive, ainsi qu'à la rénovation de moyens de production et de l'investissement dans l'industrie de transformation. Djebbar a souligné que cette mesure va booster ce nouveau produit, lancé en 2008, et permettra à la banque d'élargir la gamme finançable par crédit bail, limité jusqu'ici au machinisme agricole et au matériel d'irrigation, à d'autres créneaux. La BADR a financé, à fin juillet 2009, environ 1 000 projets d'acquisition de tracteurs, de moissonneuses batteuses et du matériel d'équipement, pour un coût total de 2,15 milliards de DA, dont la part de financement de la banque a été de 1,21 MD de DA, selon les chiffres fournis par ce dirigeant. Djebbar a révélé qu'un programme ambitieux de financement par le leasing visant à développer des sociétés de prestation de services agricoles "est en cours d'élaboration avec le ministère de l'Agriculture". Questionné sur l'opération de l'effacement de la dette des agriculteurs décidée par les pouvoirs publics, Djebbar a précisé que la BADR "n'a pas lésiné sur les moyens pour prendre en charge ce volet, selon les critères établis par le ministère des Finances". A ce propos, il a fait savoir que la banque a signé, le 25 juillet passé, une convention avec le Trésor portant sur le rachat de 19,7 milliards de DA sur les 22 milliards de DA de dette des agriculteurs domiciliés auprès de la BADR. Par ailleurs, Djebbar a estimé que les nouvelles mesures prévues dans la LFC 2009 visant à développer le secteur de la PME et du microcrédit, faciliteraient davantage à ces entreprises l'accès au financement et encourageraient la banque à prendre plus de risques avec les PME et augmenter son plan de charge. Il a fait savoir également que depuis le lancement des différents dispositifs d'aide (Ansej-Cnac-Anjem), la BADR a financé 37.473 clients pour un montant de plus de 55 milliards de DA. Abordant la mesure de paiement des importations par le crédit documentaire seulement, retenue par la LFC 2009, le dirigeant de la BADR estime que cette modalité permet plus de transparence dans les opérations, et a rassuré que sa banque accompagne sa clientèle avec des modalités de paiement et de constitution de provisions adéquates, notamment pour les entreprises de production, et apportera ses conseils et sa contribution pour la prise en charge de toutes les préoccupations de sa clientèle en matière d'opérations du commerce extérieur, y compris celle relative aux délais de l'ouverture du crédit. En matière des coûts des opérations, il précise que les opérateurs ayant la confiance de leurs fournisseurs peuvent négocier des credocs non confirmés, ce qui réduira davantage le coût du credoc par l'annulation de la commission de confirmation. "Nous œuvrons à réduire davantage les délais de réalisation du credoc, et nous avons initié la programmation de rencontres avec la clientèle au niveau de tout le réseau de la BADR afin d'expliquer et de sensibiliser sur la portée des mesures de la LFC et écouter les préoccupations de la clientèle", dit-il. Lotfi.C.