Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, M. Azzedine Mihoubi, a déclaré, dans un entretien à l'agence de presse égyptienne " MENA ", que le nombre important des titres de la presse en Algérie "reflète la stabilité du pays". Il a précisé aussi dans ses propos publiés samedi que sur les 80 titres traduisant les vues et visions des classes sociales, six sont gouvernementaux et le reste relève du secteur privé. À cet effet, et dans un contexte d'appuyer au domaine de l'information et des medias, il a indiqué que le gouvernement envisage la révision de plusieurs textes de loi dont le code de l'information, rappelant que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé à sa révision en concertation avec les gens de la profession en vue d'une meilleure adaptation de la presse algérienne aux nouvelles mutations. A une question sur les informations erronées diffusées par certains médias arabes et étrangers sur la situation en Algérie, M. Mihoubi a affirmé que "l'Algérie a beaucoup souffert des dépassements de certains médias devenant une matière médiatique centrée sur l'aspect sécuritaire sans tenir compte de la résistance du peuple algérien face au terrorisme qui tentait de diviser et de déstabiliser la société algérienne". "Au lendemain des événements du 11 septembre, le monde a réalisé que la situation en Algérie était autre que celle présentée par certains médias", a-t-il ajouté. Il a tenu à rappeler "la volonté du président Bouteflika, dès son accession au pouvoir, de mettre en place un agenda pour sortir l'Algérie de sa crise sécuritaire à travers la loi de la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation nationale tout en lui redonnant la place qui est sienne aux plans arabe, africain et international". Concernant la sensibilité qui caractérise les rencontres entre les sélections algérienne et égyptienne de football , M. Mihoubi a refusé d'imputer la responsabilité aux médias, affirmant que les liens existant entre les deux pays sont plus importants et plus profonds que des matchs et des compétitions sportives. Il s'est félicité du niveau des relations algéro-égyptiennes dans tous les domaines à l'ère des présidents Abdelaziz Bouteflika et Hosni Moubarek. M. Mihoubi a, en outre, rappelé que les relations séculaires entre l'Egypte et l'Algérie se sont raffermies depuis la Révolution algérienne et la révolution de juillet. Il a, par ailleurs, mis en exergue l'importance de la ratification par le président de la République du statut type des centres culturels algériens à l'étranger (en Egypte et en France exclusivement). Le Centre culturel algérien du Caire créé dans les années 1960, a souligné M. Mihoubi, sera prochainement une fenêtre ouverte sur l'expérience culturelle algérienne permettant ainsi de découvrir les productions littéraires et artistiques algériennes. Concernant les documents de la période 1939-1962 récupérés par la Radio et Télévision algériennes de l'Institut français de l'audiovisuel, le secrétaire d'Etat chargé de la Communication a affirmé que "6000 documents audiovisuels ont été remis par la France en deux lots sur trois comme convenu entre les deux pays". Ces documents, a-t-il dit, traitent de la guerre de Libération et la vie sociale durant cette époque, ajoutant que cette initiative s'inscrit dans le cadre de "l'intérêt porté par l'Algérie à sa mémoire et à la collecte de tout ce qui est en relation avec la Révolution algérienne et le mouvement national". "Il est du droit des Algériens de posséder des copies de ces documents écrits ou audiovisuels", a-t-il encore précisé. En réponse à une question sur l'engagement des Etats arabes au document de retransmission satellitaire rendu public en février 2008 pour la préservation de l'identité et de la culture arabes, M. Mihoubi a indiqué que plusieurs chaînes satellitaires "ne respectent pas cette charte mais l'importance réside dans la mise au point d'un tel document et la question de l'engagement n'est plus qu'une question de temps". Certaines chaînes satellitaires arabes sont devenues "une arme orientée vers l'intérieur". Plusieurs pays arabes "vivent une effervescence aux plans social, politique et culturel et 75% des informations diffusées par les agences de presse mondiales émanent des arabes ou musulmans", a souligné le ministre. Il a appelé, à ce propos, à "imposer des règles" en matière d'information, soulignant à titre d'exemple la chaîne américaine "CNN" qui avait publié un communiqué après les évènements du 11 septembre mettant la chaîne à la disposition de l'Administration américaine. S'agissant de la demande du comité de l'information de la Ligue arabe portant création d'une chaîne arabe commune malgré l'existence de 650 chaînes satellitaires arabes, M. Mihoubi a indiqué que cette question "se heurtera à plusieurs difficultés dont l'opinion publique arabe à l'égard des médias officiels outre le différend qui surgira concernant sa ligne éditoriale et ses priorités (politique, économique ou sociale)." M. Mihoubi a insisté, enfin, sur la nécessité d'améliorer l'image du monde arabe à l'étranger par la promotion du dialogue arabe interne autour des questions liées à la société. Nassim T.